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Nathalie Dubuc, responsable du département Recrutement de Cap Emploi Pas-de-Calais Centre répond à nos questions.
Nous appartenons au service public de l’emploi. Notre rôle est d’accompagner des demandeurs d’emploi en situation de handicap vers l’embauche en entreprise, dans le maintien dans l’emploi ou, quand ce n’est pas possible, vers un nouveau projet en concordance avec le handicap, quel qu’il soit.
Avant d’avoir affaire à des personnes handicapées, nous avons d’abord affaire à des personnes : des individualités qui auront leur caractère, leurs qualités et leurs défauts propres. On note toutefois une tendance chez ce public qui a l’habitude de s’accrocher, à une forte volonté dans le travail. Une loyauté et une fidélité à l’entreprise aussi, généralement.
C’est l’aboutissement idéal mais ce n’est pas possible dans tous les cas. Ce passage peut apporter de l’autonomie, un meilleur revenu aussi. Quoi qu’il en soit, il faut veiller à l’intégration de ces salariés, en mettant parfois en place des actions spécifiques. J’en profite pour inviter les entreprises qui s’implantent à penser dès le départ à l’inclusion des personnes handicapées : ça permet d’avoir un maximum de postes ouverts à la démarche.
Le taux d’emploi légal est fixé à 6 % des effectifs des entreprises de 20 ETP au moins, nous tournons autour de 4,5 %. Pour le bassin du Pas-de-Calais centre en particulier (Arras, Lens, Béthune), nous avons recensé 3 989 insertions de personnes en situation de handicap pour l’année 2022 (chiffres Pôle emploi + Cap emploi) et 436 personnes maintenues dans l’emploi.
Lesquels le sont moins ? Il y a des domaines qui restent complexes à adapter, comme le service à la personne. D’autres, comme la logistique, s’adaptent très bien via la préparation de commande ou les services support notamment.
Nous avons quelques cas d’intégration mais, surtout, le milieu agricole a une culture du maintien en poste importante. Souvent on fera tout pour maintenir dans l’emploi le petit gars qu’on connaît depuis 20 ans et qui a eu un accident. Nous accompagnons aussi beaucoup les chefs d’exploitation qui, à cause d’un accident ou d’un pépin de santé, doivent coûte que coûte continuer : on l’aidera alors à adapter son poste.
Justine Demade Pellorce
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