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InVivo-Soufflet : “Regardons cela d’un Å“il positif”

25-01-2021

Actualité

C’est tout frais

Yves Le Morvan, responsable filières et marchés pour le thinkthank Agridées, nous donne son point de vue sur le potentiel rachat du groupe Soufflet par l’union de coopératives InVivo.

À Santes, dans le Nord, le groupe InVivo possède un silo à céréales avec un accès ferroviaire et un quai de chargement. © InVivo

Le groupe InVivo a annoncé être en négociation avec le Groupe Soufflet pour son rachat. Quel est l’intérêt, selon vous, pour InVivo, d’une telle opération ?

Avec ce rachat, l’idée est de créer un champion européen et d’avoir une force de frappe sur le marché mondial. En créant un aussi grand groupe, InVivo allié à Soufflet sera plus puissant en matières de négociations, d’innovations et de leadership. C’est une transaction qu’il faut regarder d’un Å“il positif. L’envergure du groupe Soufflet ne permettait pas à beaucoup d’acheteurs de se positionner. Il faut se réjouir que ce soit un opérateur français qui le fasse. Cela rentre dans le cadre de l’ambition du gouvernement de conserver la souveraineté alimentaire française. Et l’outil sera là pour entraîner toutes les entreprises du groupe à s’adapter face aux nouveaux enjeux. Il faut le regarder d’un point de vue international.

Yves Le Morvan, responsable filières et marchés pour le thinkthank Agridées. © Agridées

Si l’autorité de la concurrence autorise InVivo à acheter l’ensemble des activités du groupe Soufflet, quelles seraient les conséquences d’une telle transaction pour les agriculteurs ?

Il faut savoir qu’InVivo et le groupe Soufflet ont des activités relativement complémentaires. Le premier travaille dans la distribution, l’innovation, le vin par exemple. Alors que le second est davantage tourné vers la collecte, la première transformation et l’agroalimentaire. Ils ont tous les deux, certes, une activité de négoce international, mais dans les relations avec l’agriculteur il ne faut pas penser que tout sera regroupé. Les deux entreprises l’assurent, chacun continuera d’opérer de façon indépendante.

La collecte et le stockage des grains ne devraient pas réduire la concurrence sur le terrain. En effet, l’union de coopérative n’intervient pas sur le terrain, tandis que le groupe Soufflet réalise de la collecte et du stockage. La question est toutefois légitime mais si cela doit poser problème, l’autorité de la concurrence réglera cela. Cependant, il faut garder en tête que le rapprochement est avant tout une addition de valeurs car les métiers restent majoritairement différents.

Concrètement, comment un groupement de coopératives peut-il racheter une entreprise privée ? Quels sont les prérequis à avoir en tête ?

InVivo est d’abord un groupe. Il y a certes une union de coopératives mais il est aussi composé de holdings et de filiales. Dans cette union de coopératives adhérentes (presque 200 coopératives), seules quelques-unes sont représentées au niveau du conseil d’administration. Ce sont elles qui décident au nom des autres et il y aura certainement un débat en assemblée générale.

Cet ensemble d’entités économiques que représente InVivo devrait racheter la totalité du capital du groupe Soufflet et les statuts coopératifs lui permettent sans problème de participer au capital d’une société familiale. Le principal sujet est avant tout celui de l’organisation de la gouvernance. Dans cette transaction, la seule inconnue reste la manière dont InVivo va acquérir Soufflet.

Le schéma général voudrait qu’une holding soit créée. Celle-ci pourrait être composée du groupe InVivo mais aussi d’autres investisseurs. Le but d’une holding est de gérer une entreprise avec son potentiel économique et financier élevé dans un schéma de gouvernance identifié et en conservant tous les talents.

Propos recueillis par Lucie Debuire

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