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Un déficit de 138 millions d’euros. En 2019, les Hauts-de-France ont plus importé de produits agricoles et agroalimentaires qu’ils n’en ont exporté. Une première. En 2018, l’équilibre commercial était excédentaire de 27 millions d’euros. « Ce n’est pas nouveau, regrette Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. Cela fait des années que les échanges commerciaux vont vers un déficit. Cela nous rend dépendant au niveau de l’alimentation et c’est dangereux. »
Le secteur agricole est pourtant une force du commerce régional : 16 % des exportations régionales sont agricoles ou agroalimentaires. « Ce sont les produits agricoles transformés qui font pencher la balance, explique Yolène Lavalade du service études, prospective économique et territoriale à la chambre d’agriculture des Hauts-de-France. L’étude montre que les échanges des produits bruts sont excédentaires de 463 millions d’euros (+3 %) tandis que ceux des produits transformés sont déficitaires de 601 millions d’euros (+ 42 %). De facteurs multiples reflètent une baisse de la compétitivité de l’agriculture régionale. »
Les paradoxes sont nombreux : on exporte ainsi plus de 400 millions d’euros de produits laitiers et fromages mais on en importe près d’une fois et demie plus ! « Plusieurs facteurs sont à analyser plus précisément, explique Christian Durlin. Il s’agit de déterminer si les stratégies industrielles concordent, si les entreprises agroalimentaires des Hauts-de-France sont compétitives ou s’il est compliqué pour elles de s’implanter sur le territoire. »
Autre constat : on importe aussi beaucoup depuis les pays européens vers lesquels on envoie pourtant 83 % de nos exportations. Les échanges y sont en déficit de 422 millions d’euros. « C’est une forte baisse puisqu’en 2015, ces échanges étaient excédentaires de 500 millions d’euros, fait remarquer Yolène Lavalade. Nous essayons de compenser ces pertes avec les pays tiers. » Nos échanges avec les pays d’Asie, du Moyen et Proche-Orient et d’Afrique atténuent ainsi le déficit régional.
Dans un contexte de Brexit, l’excédent avec le Royaume Uni est en baisse de 32 % par rapport à 2018. Nos échanges avec ce pays restent cependant excédentaires de 316 millions d’euros en 2019. Après l’Italie, l’île britannique est le deuxième pays avec lequel les échanges régionaux sont les plus excédentaires.
Lucie Debuire