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Cette situation n’est pas une surprise. Cela fait plusieurs années que nous tendons vers un équilibre commercial à la baisse. Cette année la barre symbolique du déficit a été franchie. Depuis longtemps, la valeur des produits agricoles diminue. Nous importons davantage de produits transformés que nous exportons, que de produits agricoles bruts ayant une valeur inférieure. En d’autres termes, nous ne transformons pas assez nos produits agricoles sur notre territoire. Par conséquence, nous devenons de plus en plus dépendants des autres pays au niveau alimentaire. C’est dangereux, c’est un savoir-faire et des emplois qui se perdent.
Nos industries agroalimentaires manquent certainement d’agilité. Il y a plusieurs facteurs à analyser : la stratégie industrielle, la compétitivité des outils et la complexité à s’implanter sur notre territoire. Par exemple, on peut remarquer qu’en volaille, il n’y a plus aucun outil d’abattage dans notre région. Certaines entreprises françaises perdent de la compétitivité, que ce soit au niveau économique ou au niveau de l’innovation. Pourtant, elles doivent pouvoir s’adapter à l’évolution de la demande, aux process, au numérique…
Mais tout n’est pas perdu, il y a beaucoup de PME de transformation agroalimentaire qui se développent, nous avons des outils performants et certains industriels, comme Clarebout par exemple, ont choisi notre région pour s’y installer.
Avec cette étude, nous savons que l’effet de la Pac n’est pas responsable de la baisse de notre productivité. Les autres pays européens développent leurs volumes exportés. La Hollande, l’Allemagne ou encore la Belgique ont évolué et deviennent des acteurs importants dans le commerce international. La France n’a pas su évoluer comme ces pays-là. Certains pays ont pour ambition de jouer un rôle primordial dans les échanges commerciaux, ce qui n’est pas le cas de la France. Mais nous ne pouvons pas être tributaires de ces pays.
Nous devons analyser ces résultats et les étudier secteur par secteur. Il y a des filières qui sont très compétitives et d’autres quasi inexistantes. Nous devons savoir quelles sont celles qui fonctionnent bien et celles qui s’affaissent. Il faut également évaluer les possibilités pour améliorer ce qui est existant. Il est grand temps de réagir.
Propos recueillis par Lucie Debuire
Retrouvez l’étude 2018 ici.