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Depuis le début, nous avons reconnu qu’il s’agissait d’un ouvrage de grande importance au niveau européen, reconnu d’utilité publique. Nous pensons que c’est une bonne chose pour le développement économique du territoire et, aussi douloureux que cela puisse-t-il être pour nous, il faut que nous soyons au rendez-vous.
Dès les années 2000, alors que la majorité pensait que ce projet ne sortirait jamais de terre, nous avons anticipé. D’abord en écrivant des protocoles, à partir de 2004, qui nous ont notamment permis de faire de l’acquisition foncière par anticipation. Résultat, aujourd’hui, la réserve foncière est presque entièrement constituée par la Safer, il n’en manque que 1 %. Ce protocole mentionnait également la nécessité de compenser 2,5 millions d’euros au secteur agricole. Enfin, depuis 15 ans, nous examinons chaque tracé, et les faisons parfois modifier, pour éviter les emprises inutiles. Nous avons ainsi évité la consommation de plusieurs centaines d’hectares.
Avec la société du canal Seine-Nord-Europe, c’est assez constructif. Nous avons quelques points d’achoppement, forcément. Sur la compensation écologique notamment, qui veut qu’on aille mettre des bottes d’herbe ci et là, juste pour compenser des emprises, ça nous fait mal au cœur. La phase des travaux aussi est délicate, puisqu’il faut faire cohabiter l’activité agricole avec le chantier, et faire respecter aux entreprises les protocoles qui ont été écrits, notamment le guide Techno-solutions. Au préalable, nous avons aussi recensé tous les réseaux et l’irrigation, afin de garantir toute la transparence nécessaire à la société du canal Seine-Nord-Europe. L’eau est un dossier que nous surveillons très attentivement.
Il y a trois ans, nous avons rédigé un projet structurant qui reprend trois enjeux et 24 actions. Ce qui est crucial, dans ce projet, c’est que l’agriculture des Hauts-de-France puisse conserver son potentiel économique, sa productivité et sa valeur ajoutée d’avant travaux. Conserver, en somme, les cultures agro-industrielles et le tissu agroalimentaire qui font, eux aussi, vivre la région.
Marion Lecas
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