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« Il faut trouver une solution pour le chat, et effectivement, le piégeage du chat à plus de 300 mètres de toute habitation, ce serait une bonne chose. » Cette phrase résonne dans les campagnes et sur les réseaux sociaux. Elle a été prononcée par Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, le 3 mai 2020. C’était lors d’une interview accordée au média chassons.com. Une polémique a ensuite été entretenue par les associations antichasse.
Jamais le président n’aurait imaginé que cette phrase prenne de telles proportions.
« Nous avons reçu plus de 10 000 messages haineux dont des centaines de menaces », confie-t-il aux journalistes de France 3. Un lynchage médiatique qui a abouti à la mise en place d’une protection policière de Willy Schraen et sa famille. Depuis, il a décidé de ne plus répondre aux journalistes sur ce sujet.
Pourtant, lors de cette interview, Willy Schraen a été très clair en affirmant que la gestion des chats errants dans la nature n’était pas de la responsabilité particulière des chasseurs. Mais de tous ceux qui ont aussi en charge le maintien de la biodiversité.
« On nous reproche déjà plein de choses, alors si maintenant on piège les chats…, se questionne-t-il. Mais il va falloir trouver une solution, le chat tue bien plus d’animaux que les chasseurs. »
Des propos confirmés par de nombreuses associations en faveur de la biodiversité. Sur son site, la Ligue pour la protection des oiseaux le rappelle : « La prédation importante des chats sur les animaux sauvages est un fait avéré. À titre d’exemple, en 2017, plus de 11 % des animaux accueillis en centres de sauvegarde LPO furent des animaux blessés par des chats : 84 % sont des oiseaux, 16 % sont des mammifères ou des reptiles. »
Dans son communiqué de presse, la Fédération nationale de chasse ajoute que « de nombreuses associations et fondations de protection animale (Fondation assistance aux animaux, Fondation 30 millions d’amis, la SPA…) insistent depuis des années sur la stérilisation des chats errants. Et rappelle que le chat est le premier animal abandonné » en France.
Toutefois, Willy Schraen le reconnaît, il aurait dû étayer ses propos : « Je n’ai jamais dit qu’il fallait tuer des chats mais cela a été reproduit comme ça dans certains médias. » Comme le précise le communiqué de presse de la Fédération de chasse, « il s’agit avant tout de capturer les chats dans des cages. Cela permet ensuite de les remettre à un refuge d’une des fondations de protection animale. Dans la majorité des cas, les animaux sont remis à leur propriétaire ou stérilisés dans les dispensaires de ces mêmes associations. »
Lucie Debuire