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Mis à jour le 2 avril à 12h.
Dans le Nord, une trentaine de tracteurs est entrée ce matin à Lille (59). À 9 h, ils se sont arrêtés place de la République, face à la préfecture. La veille, dans un communiqué, les FDSEA du Nord et du Pas-de-Calais, les Jeunes agriculteurs, aux côtés de la CGB Nord-Pas de Calais (betteraviers) et de l’ADPL (producteurs de lait), appelaient à la mobilisation contre “une PAC qui soutient la non-production”.
Une délégation a été reçue par le préfet de région, Michel Lalande, qui se serait montré “à l’écoute”, d’après les participants. Du côté de Cambrai, une délégation devrait être reçue à 17h en sous-préfecture.
Dans le Pas-de-Calais, même combat. Plus d’une centaine d’agriculteurs en tracteurs se sont mobilisés dans différents endroits du département. Environ 25 tracteurs ont convergé de Bapaume et de Saint-Pol-sur-Ternoise pour venir rencontrer le préfet du Pas-de-Calais, Louis Le Franc, à Arras.
Les agriculteurs ont aussi répondu présent à Béthune (30 tracteurs), Boulogne-sur-Mer (25 tracteurs), ou encore Saint-Omer (50 tracteurs), où le sous-préfet, Guillaume Thirard, est venu à la rencontre des manifestants au silo Unéal, de Zudausques.
Ces mobilisations interviennent alors que le ministère de l’Agriculture a rendu sa copie définissant le Plan stratégique national (PSN), déclinaison française de la future PAC. Des propositions qui laissent perplexe et inquiète une partie de la profession. “Les premières orientations qu’envisage de prendre le ministère de l’Agriculture auraient, selon nos premières estimations, des conséquences très néfastes sur l’agriculture du Nord-Pas de Calais (notamment concernant le paiement vert « éco-régime » et les aidées couplées à l’élevage)”, soulignent les syndicats.
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“Les Jeunes agriculteurs et les FDSEA du Nord et du Pas-de-Calais appellent à une PAC équilibrée, qui soit réellement au service de la souveraineté alimentaire de la France et de l’Europe, poursuivent les syndicats. Dans la concertation actuelle sur la PAC, seuls sont évoqués, à ce stade, les leviers relevant du premier pilier. Nous aurions préféré une approche globale pour répondre aux enjeux de l’agriculture. À savoir : la souveraineté alimentaire française et des revenus viables et stables pour les agriculteurs […], répondre aux enjeux de la transition agro-écologique avec la résilience de l’agriculture face aux aléas climatiques, sanitaires et économiques ; le maintien de l’élevage sur les territoires, l’autonomie en protéines et le renouvellement des générations.”
Un rendez-vous entre la FRSEA et le ministère de l’Agriculture a, par ailleurs, été fixé au mardi 6 avril. Ce même jour, une nouvelle proposition de réforme de la PAC devrait être remise au ministre, sur laquelle la signature du préfet de la région Hauts-de-France devrait être apposée. “Il s’est engagé dans ce sens”, annonce Laurent Degenne, président de la FRSEA des Hauts-de-France.
Pour le moment, cette proposition doit être affinée et étayée par les membres des FDSEA et FRSEA. Si, au final, leurs revendications n’étaient pas entendues, les agriculteurs comptent bien se mobiliser à nouveau, cette première manifestation étant vue comme un “avertissement”.
Laura Béheulière, Lucie Debuire, Virginie Charpenet et Simon Playoult