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Exprimer le « ras-le-bol » de la profession. Tel est l’objet de la vaste manifestation des agriculteurs qui se prépare pour le 27 novembre 2019. D’après les syndicats (FNSEA et Jeunes agriculteurs), plus de 1000 tracteurs ont pris la direction de Paris avec l’objectif de bloquer l’accès à la capitale.
Ils dénoncent la signature de traités de libre-échange, les mesures règlementaires franco-françaises, les importations « distorsives » ou encore la loi Egalim et l’agribashing dont ils se disent être victimes.
Agriculteur à Ablain-Saint-Nazaire (62), entre Liévin et Aubigny-en-Artois, Jean-Michel Heurteaux prend part à cette action syndicale de grande ampleur. « Nous nous sommes mobilisés depuis cet été et durant l’automne à plusieurs reprises pour faire part de nos revendications, sans retour…, souligne le polyculteur-éleveur. J’espère qu’à Paris, le gouvernement nous écoutera cette fois ».
Les raisons de sa colère tiennent essentiellement en deux mesures prises par le gouvernement. « Je pars manifester contre le projet de loi sur les zones de non-traitement (ZNT) et pour protester contre la non-application de la loi Egalim censée assurer une meilleure répartition des marges entre agriculteurs et grande distribution », explique l’adhérent à la FDSEA 62.
Jean-Michel Heurteaux laisse les rênes de la ferme familiale à son épouse et à son fils durant ces deux jours de manifestation. « Heureusement, nous sommes plusieurs sur l’exploitation, je peux partir, indique l’agriculteur. J’ai des collègues qui sont seuls et ne peuvent pas se joindre au mouvement, notamment ceux qui ont des animaux ».
Pour ces 48 heures passées en tracteur, le réseau FDSEA a prévu de quoi ravitailler les manifestants et leurs engins (repas, gasoil, couchage). « Les agriculteurs du Pas-de-Calais se sont regroupés à Arras (le mardi 26 novembre) et ils prennent ensuite la direction de Senlis. Là bas, un exploitant nous accueille sur sa ferme pour la nuit », dévoile Jean-Michel Heurteaux.
Le 27 novembre, dès 6 heures, les tracteurs des Hauts-de-France et ceux venus d’autres régions viendront encercler Paris et ses axes routiers (les autoroutes A1, A4, A5, A6, A10, A11, A13, A14, A15, et les nationales N1, N2, N12, N20). D’autres formes d’actions sont également prévues dans tout l’Hexagone.
Simon Playoult