Votre météo par ville
La FNSEA et JA avaient appelé à la mobilisation. Elle a été au rendez-vous. Au petit matin du vendredi 26 mars, ce sont des centaines de tracteurs et des milliers d’agriculteurs qui ont convergé vers Lyon et Clermont-Ferrand pour faire entendre leurs revendications.
Les pancartes, calicots et messages qu’ils ont pu brandir, exposer ou déclamer parlent d’eux-mêmes : « France, veux-tu encore de tes paysans ? » ; « Loi Egalim, c’est nous qu’on lime, qu’on trime » ; « On veut des prix, pas des mercis ». « Denormandie réveille-toi » « L’alimentation saine et durable a un prix» ; « Pour une PAC pour tous les agriculteurs », « Paysans en péril, Macron réagis ! », « Doit-on mourir pour vous nourrir ? ».
Certains ont même repris un portrait souriant de Jacques Chirac à côté duquel il était écrit : « Lui nous soutenait » avec, en dessous un autre slogan : « éleveurs en détresse ».
La présidente de la FNSEA du Puy-de-Dôme, Sabine Tholoniat a expliqué que cette « mobilisation revêt un enjeu fort. C’est le maintien des productions, des agriculteurs et des territoires qui est en jeu. » Invité de France Bleu Creuse, Christian Arvis, président de la FDSEA de la Creuse, a indiqué que la future PAC risque de faire perdre 40 à 50 % de leurs aides couplées aux éleveurs.
De son côté Yannick Fialip, président de la chambre d’agriculture de Haute-Loire et administrateur FNSEA, a fait passer trois messages. Le premier au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, par ailleurs ancien ministre de l’Agriculture : « Comment laissez-vous des familles s’enrichir sur le dos des agriculteurs », a-t-il lancé, dénonçant les profits réalisés l’an dernier par les grandes surfaces « grandes gagnantes du confinement de l’année 2020 ».
Le deuxième message était adressé au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie : « Avec la PAC, on encadre nos métiers et on devient des fonctionnaires de l’agriculture payés comme des chômeurs. Nous ne voulons pas de cela », a-t-il dit, prenant cette métaphore très explicite : « Les agriculteurs livrent des produits de la gamme des Mercedes dans l’automobile mais ils sont payés au prix d’une Dacia. C’est insupportable. La qualité doit être rémunérée ».
Lire aussi : Pommes de terre et lait distribués aux étudiants nordistes
Enfin, troisième message, celui adressé au chef de l’Etat : « Vous avez les cartes en mains (…) Si nous ne voulez pas que l’étiquette de fossoyeur de l’agriculture vous colle à la peau à la fin de votre mandat, faites le bon choix : rémunérez les agriculteurs », a-t-il exhorté.
Comme dans toute manifestation agricole qui se respecte, du fumier, de la paille et des pneus ont été déversés devant les préfectures.
Quelques tensions avec les forces de l’ordre ont été rapportées, notamment à Clermont-Ferrand, sans autre suite. Les manifestants ne seront pas venus pour rien puisqu’ils ont réussi à décrocher un rendez-vous avec Julien Denormandie. Ils ont aussi promis de redescendre dans les rues si les pouvoirs publics devaient ne pas bouger.
Christophe Soulard, Actuagri