Votre météo par ville
Les petits pois ont fait figure de valeur rassurante pour les Français pendant le confinement. Ils sont nombreux à les avoir plébiscité pendant cette période.
Pourtant, la filière fait grise mine alors que la récolte touche à sa fin dans toutes les régions de production. “C’est une des plus mauvaises récoltes depuis 30 ans en France”, constate Luc Desbuquois, agriculteur dans le Nord et président du Cénaldi, association nationale des organisations de producteurs (AOP) de légumes pour l’industrie.
Sur les 29 000 ha semés, dont les deux tiers sont situés dans les Hauts-de-France et dans le centre de la France, le déficit en volume atteint les 30 000 tonnes sur les 170 000 tonnes produites en moyenne habituellement.
Le début de campagne a été catastrophique. Au premier tiers de la récolte, fin juin, le rendement moyen était inférieur de 30 % par rapport au prévisionnel. Près de 1 000 ha (3 % des surfaces emblavées) ont été abandonnés pour aléas climatiques ou sanitaires.
Même si les rendements se sont améliorés, le rendement moyen global reste inférieur de 10 % par rapport au prévisionnel convenu entre industriels et organisations de producteurs.
Lire aussi : Lin : la récolte des semences bat son plein
Le rendement prévisionnel, ou de référence, s’établit à partir de la moyenne des cinq dernières années. Il s’établit à environ 70 q/ha dans les Hauts-de-France. Il n’a cessé de diminuer depuis 2016, pour tenir compte de la succession des campagnes déficitaires. “Pour obtenir un volume de production identique, les industriels doivent donc emblavés plus de surfaces”, précise Luc Desbuquois.
Excès d’eau et sècheresse, vents desséchants et orages de grêle, écarts de températures… Rien n’a été épargné à la culture du petit pois, légume tendre et fragile, cultivé en plein champ. “Il supporte mal les conditions climatiques toujours plus imprévisibles et extrêmes”, indique le Cénaldi dans un communiqué.
À ces aléas, s’ajoute le manque de protection contre les agresseurs : maladies racinaires et pucerons transmettant les viroses se sont multipliés. “Dans certains secteurs, nous n’avons pas réussi à maîtriser les attaques de pucerons, se désole Luc Desbuquois. Les conséquences sur les plantes à cycle court comme les pois sont encore plus importantes qu’en betterave”.
La situation est identique dans tous les bassins de production européens.
Virginie Charpenet