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Jeudi 25 mai, près de 80 personnes ont arpenté la plage d’Hardelot de long en large. Munis de gants, sacs plastiques à la main, collégiens, jeunes suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ou encore bénévoles ont fait la chasse à déchets.
« On retrouve beaucoup de filets de pêche, de mégots ou encore de bouteilles », détaille Antoine. Âgé de 12 ans, le jeune garçon est venu avec une cinquantaine de ses camarades du collège Gabriel de la Gorce d’Hucqueliers (62), dans le Montreuillois.
« Cela fait partie de leur projet axé sur le respect de la nature, explique Alicia Carré, la conseillère principale d’éducation de l’établissement. Nous avons notamment participé à l’opération Hauts-de-France propres. Et, chaque jour, un petit groupe d’élèves ramasse les déchets dans le collège. »
L’objectif de cette journée est de nettoyer ce qu’on appelle la laisse de mer. C’est un habitat naturel que l’on peut découvrir une fois que la marée est basse. Elle se compose de débris comme des coquillages, des algues, des mues de crustacés ou encore du bois mort…
« La laisse de mer est un écosystème bien vivant, elle est le premier maillon de la chaîne alimentaire. Elle sert d’abri mais aussi de garde-manger pour de nombreuses espèces. On y trouve une grande biodiversité, il y a des puces de mer, des œufs de différentes espèces… », explique Lou Mamelin, chargée de communication de Rivages propres, association à l’origine de cette journée de nettoyage.
Quelque 80 volontaires ont participé à l’opération de nettoyage écologique de la plage d’Hardelot. Les jeunes volontaires ont arpenté la plage pour ramasser les déchets.
Si ces débris ne sont pas néfastes pour la nature, ce qui l’est plus ce sont les déchets de l’activité humaine qui viennent s’y mélanger…
Sur la plage d’Hardelot, ce jour-là, la brigade de nettoyeurs est tombée, entre autres, sur des centaines de “larmes de sirène”.
« Ce sont de petites billes qui servent de matière première pour fabriquer des produits en plastique », explique Lou Mamelin.
À l’aide de tamis, les jeunes en ont ramassé un maximum pour éviter, notamment, aux oiseaux de les ingurgiter.
L’un des grands avantages du nettoyage écologique est justement de n’enlever du sable que les déchets dus à l’homme et laisser ceux d’origine marine. Car, si le nettoyage automatique laisse une plage complètement propre, il élimine aussi tout cet écosystème.
Pour les aider dans leur mission, les jeunes nettoyeurs sont accompagnés par Quiam et Cali, les deux magnifiques chevaux boulonnais de Brigitte Catteau, à la tête d’une entreprise de traction animale baptisée Au bois cheval débardage à Maisoncelle (62).
Les volontaires ont pu compter sur l’aide de Quiam et Cali, les chevaux boulonnais de Brigitte Catteau, à la tête d’Au bois cheval débardage, entreprise spécialisée dans la traction animale.
Les deux équidés tirent une charrette où sont déposés les sacs-poubelle une fois remplis ou encore les déchets lourds et/ou volumineux.
« C’est une réelle aide dans le nettoyage, ils nous permettent de parcourir plus de distance. C’est aussi un moyen de créer un lien avec les gens, les jeunes sont intéressés, ils viennent les caresser… », sourit Brigitte Catteau.
Pour cette dernière, participer au nettoyage écologique des plages lui permet aussi de remplir son emploi du temps l’été. « Car le travail en forêt s’arrête généralement vers avril ».
En plus du volet environnemental, l’aspect social tient également une grande place dans ces opérations de nettoyage. L’association Rivages propres a en effet une double mission :
Rivages propres accueille d’ailleurs une centaine de salariés en parcours d’insertion professionnelle. Et lors de ces opérations de nettoyage, des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse sont également présents.
À Hardelot, ce jour-là, ils venaient des services territoriaux éducatifs en milieu ouvert d’Arras (62) ou de Laon (02).
« Ils ont commis des délits. C’est pour eux une mesure de réparation utile pour la communauté, une action positive pour montrer aux magistrats qu’ils sont dans une nouvelle dynamique », explique Marie-Dominique Mourouvin, éducatrice de la PJJ à Laon.
« C’est aussi un moyen de les sortir de leur contexte habituel, de se confronter à d’autres personnes et de reprendre confiance en eux », ajoute Anthony Coquart, éducateur PJJ à Arras.
« C’est bien, on marche, on change d’air. On est loin de la ville, de notre quotidien », confirme Valentin, un des jeunes.
Cette journée de nettoyage a permis de ramasser 281 kg de déchets qui n’iront plus polluer la nature. Elle aura aussi permis des prises de conscience.
À la fin de la journée, pas moins de 281 kg de détritus ont été retirés de la plage. ©H. G.
Valentin avoue jeter ses mégots de cigarettes à terre. « Je ne dis pas que je ne le ferai plus jamais, car c’est une habitude que j’ai depuis longtemps. Mais je vais essayer de la perdre », sourit le jeune garçon.
À Dannes, les mercredis 6 septembre et 4 octobre de 9 h à 12 h et de 13 h à 16 h.
À Hardelot, les jeudis 7 septembre et 5 octobre de 9 h à 12 h et de 13 h à 16 h.
Au Portel, les vendredis 8 septembre et 6 octobre de 9 h à 12 h.
À Wimereux Slack, les vendredis 8 septembre et 6 octobre de 13 h à 16 h.
Inscriptions et information au 03 21 33 87 59 ou par mail à lou.mamelin@rivagespropres.fr.
Hélène Graffeuille
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