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Emmanuel Macron, devant les gendarmes du Lot-et-Garonne qu’il rencontrait le lundi 2 octobre, a annoncé la création de 238 brigades de gendarmerie, fixes et mobiles, d’ici à 2027. « Nos compatriotes veulent de l’ordre et de la sécurité, une vie tranquille », a cru savoir le président de la République.
D’après la carte dévoilée, quatre brigades seront créées dans le Pas-de-Calais, dont deux fixes, l’une à Audinghen et l’autre à Sauchy-Lestrée, et deux mobiles, l’une à Marquion et l’autre à Le Parcq. Une brigade de l’environnement sera par ailleurs déployée au Touquet Paris-Plage.
Dans le Nord, idem, deux brigades fixes verront le jour, l’une à Zuydcoote et l’autre à Renescure, ainsi que deux brigades mobiles, à Caudry et Avesnes-sur-Helpe. Si les brigades fixes auront un bâti et un effectif de 10 gendarmes en moyenne, les brigades mobiles, elles, se déplaceront en camion jusque dans les territoires les plus enclavés, avec une « offre de services classiques », dont le recueil de plaintes, explique l’Élysée : « Ce ne sont pas des brigades au rabais, elles agissent en complément des brigades fixes. » Leur coût de fonctionnement devrait s’élever à 70 000 euros par an, quand celui des brigades fixe n’est pour l’instant pas possible à estimer. D’ici à 2027, 2 144 gendarmes supplémentaires seront embauchés, 600 ont déjà été recrutés et formés et une partie des nouvelles brigades devrait entrer en fonction dès novembre 2023.
Cette annonce résulte d’un travail de concertation de près de deux ans, piloté par le ministère de l’Intérieur, avec une forte contribution des préfets, qui ont recueilli les paroles des forces de l’ordre et des élus locaux. Ainsi, les territoires sélectionnés pour l’installation de nouvelles brigades devaient répondre à différents critères : des endroits isolés ou fragilisés par une croissance démographique rapide, en proie à des pics de délinquance sans réponse policière.
Plus concrètement, ces brigades constituent, selon l’Élysée, « une réponse immédiate à un besoin de proximité » de la population. Il s’agit de « dissuader et de rassurer », a résumé le président de la République. L’enclavement de certains territoires est un frein, notamment à la lutte contre les violences interfamiliales, qui ont fait l’objet de près de 400 000 plaintes cette année.
« Nous allons d’une logique de guichet vers une logique de pas-de-porte », s’est réjoui le directeur général de la gendarmerie nationale, Christian Rodriguez, qui a salué un effort budgétaire « historique ». Ces créations, de fait, vont à contre-courant de la tendance des dernières années, qui visait plutôt à une suppression des brigades et autres pelotons de gendarmerie : 500 environ ont été fermés entre 2007 et 2016, dont une quinzaine dans le Nord-Pas de Calais.
Cette annonce s’inscrit dans les engagements de campagne d’Emmanuel Macron, qui promettait de doubler la présence des forces de l’ordre en France dans les prochaines années. Ces brigades seront financées par une partie des 15 milliards d’euros réinvestis dans le ministère de l’Intérieur (pour 2022-2027) dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation.
Réitérant sa volonté d’« être au plus proche de la population et de ses besoins », c’est l’image d’un président de la République aux côtés de la ruralité qu’Emmanuel Macron a souhaité donner. Interviewé le même jour en Aquitaine par le 19/20 de France 3, il a également répété ses objectifs de lutte contre les déserts médicaux.
Rappelant avoir supprimé le numerus clausus (la limitation du nombre d’étudiants en médecine, ndlr) en 2019, le président a reconnu qu’il faudra au moins dix ans avant que les effets de cette décision ne se fassent ressentir.
En attendant, il mise sur le regain d’attractivité des communes rurales qui, pour attirer les médecins, travaillent sur « le cadre de vie, l’école, l’emploi des conjoints » et a salué le dévouement des maires ruraux dans ce sens. Le maintien d’anciens médecins devrait être facilité par la possibilité de cumuler retraite et rémunération sans charge, quand l’installation de jeunes médecins devrait être encouragée par des « conditions avantageuses », à l’instar d’assistants médicaux et d’aides administratives payées par l’Assurance maladie. « Il faut libérer le temps des soignants » a enfin ajouté Emmanuel Macron, les incitant à « se regrouper pour déléguer les actes qu’ils peuvent déléguer », aux pharmaciens et infirmiers notamment, et ainsi « prendre plus de patients ».
Enfin, sur la question de la planification écologique, dont il a annoncé les grands axes la semaine passée, il a rappelé la nécessité de la « territorialiser ».
Marion Lecas