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“T’aurais pas 100 hectares dans le Cambrésis ?” Lorsque Quentin Destombes, président des Jeunes agriculteurs du Nord-Pas de Calais a contacté Benoît Vaillant il y a quelques mois, ce dernier ne s’attendait pas à une telle demande. 100, non, mais 60, oui, et une bonne entente avec le voisinage. C’est ainsi qu’en ce 8 septembre, les JA inauguraient la 8e édition des Terres de Jim à Cambrai aux côtés de leurs partenaires.
Sur ce champ occupé par tonnelles, chapiteaux et machines, et foulé par les visiteurs et exposants, poussait l’été dernier encore du blé. Le soleil brûle, le mercure culmine au-dessus des 30°, les enfants, menés par le Savoir vert, vont d’un stand à l’autre, protégés par leurs casquettes vertes bien visibles. La vocation première de Terres de Jim, lance le président JA France Arnaud Gaillot, est de “porter la voix du monde agricole au grand public,“. L’enjeu est de taille, “casser les clichés“. “L’agriculture sera, n’en déplaise à certains, une action de production“, couplée à “un gros enjeu de renouvellement des générations“. “Il y a 200 000 fermes à reprendre en France“, poursuit Arnaud Gaillot, insistant sur la nécessité d’améliorer “l’accompagnement pour que nos têtes grises puissent transmettre leur outil de travail“.
Cambrai, selon les dires de Benoît Vaillant, est à l’image du reste des Hauts-de-France, un territoire qui fait preuve de capacité à rebondir et innover, comme lorsqu’on y plante du tournesol dans ses champs. La superposant à sa casquette de conseiller municipal, l’agriculteur enfile sa casquette syndicale pour faire passer quelques messages. Comme la sécurité, qui a été un dossier brûlant. Les doutes de la commission n’ont été levés qu’à 9 heures le matin même de l’ouverture après quelques modifications opérées dans la nuit. Il a fallu faire preuve de résilience, et ça, il l’attribue en partie à Anthime Coupet, président de l’événement et doté d’un talent peu courant, “celui de faire pleuvoir“, plaisante Benoît Vaillant, opposant les 60 mm de pluie de 2022 aux 170 mm de l’année. “Quand il venait, je savais qu’il fallait semer le colza !“, dit-il enfilant, ensuite, sa casquette de fils, mari et père d’une petite fille de 2 ans qui ne gardera sans doute pas de souvenir de cette agitation dans les parcelles familiales. “Les jeunes peuvent être téméraires, virulents, bouillonnants mais ils parlent avec le cœur“, justifie Arnaud Gaillot.
Au-delà de Cambrai, le Nord, à travers les propos de Patrick Valois, et les Hauts-de-France, par la bouche de Marie-Sophie Lesne, tous deux vice-présidents en charge de l’agriculture et fiers de leurs territoires, rebondissent sur la souveraineté alimentaire. “La région compte dans la souveraineté française et comptera plus encore dans le futur”, insiste l’élu des Hauts-de-France, souhaitant aux jeunes agriculteurs d’être “des aiguillons pour guider les politiques dans les décisions qu’ils auront à prendre.” Dans tous les cas, ils sont “au cœur d’un défi stratégique.”
Après la visite inaugurale, suivent deux jours de salons pendant lesquels s’enchaînent animations, conférences et concours (labour, moiss’batt cross, animaux, 10 de conduite) et deux soirs de concerts. Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture, est attendu dimanche à Cambrai.
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Louise Tesse