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Après la dissolution de l’Assemblée nationale (le 9 juin), le bureau de l’Association des maires ruraux du Nord (AMR 59) a hésité à maintenir son congrès. Mais à bien y réfléchir, il a été décidé de le maintenir. Il a donc eu lieu le 20 juin 2024 dernier à Arenberg. Jean-Gabriel Masson, son président, ne regrette pas. Avec plus de 350 personnes présentes, il estime que c’est un succès qui démontre que l’association continue à progresser.
Jean-Gabriel Masson : Malgré le contexte, on a eu une mobilisation inespérée. C’est une réussite et on a eu raison de maintenir le congrès. On est peut-être un peu à contre-courant de cette campagne (des législatives, ndlr) faite de clashs et de divisions. Mais on a besoin de continuer à travailler, d’être présent pour les élus et de faire remonter les problématiques. On a aussi choisi des sujets qui ne sont pas vraiment ceux qu’on entend dans la campagne, comme celui du statut de l’élu.
J-G. M. : La transition énergétique : comment, en tant que commune rurale, pouvons-nous être producteurs d’énergie ? Comment peut-on se transformer dans cette révolution et cette transition écologique ? On a été entouré de partenaires qui apportent de réelles solutions (CD2E, Enedis, Énercoop…). On avait aussi le sujet de la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, ndlr), en lien avec le Département du Pas-de-Calais. Mon homologue Hervé Deroubaix était présent pour animer les échanges. Et puis, on avait une table ronde autour des violences intrafamiliales en milieu rural. On n’en parle pas assez, mais c’est un sujet important. Il y a deux fois plus de violences intrafamiliales en milieu rural qu’ailleurs (notre édition du 22 novembre 2023), donc on doit aussi être acteur sur ce sujet en tant que maire.
J-G. M. : C’est ce que nous voulons, être apporteur de solutions. Nous ne sommes pas là pour faire des coups d’éclat, nous sommes là pour travailler. Être ensemble, avoir le plaisir de se retrouver, oui, et surtout agir concrètement ensemble sans arrière-pensée politique.
J-G. M. : Oui, et c’était : “Promis, vous verrez, dans un an toutes les lois seront passées.” Et là, patatras, il n’y a plus rien. Tout est lettre morte. Mais on est là aussi pour dire : “attention, vous qui êtes là, notamment les sénateurs, vous devez agir là-dessus car si rien n’est fait d’ici un an, on va se retrouver dans des conditions d’exercice assez inquiétantes pour les élus avec la crainte, en 2026 (lors des prochaines élections municipales, ndlr), de ne pas avoir d’élu qui se présente”. On n’est pas dans le misérabilisme, moi je suis heureux d’être élu et j’aime passionnément ce que je fais, mais c’est un sujet.
J-G. M. : Qu’on soit bloqué, qu’il n’y ait plus de majorité. Qu’on n’arrive plus à avancer sur des sujets qui sont importants et qui doivent transcender les divisions. On est transpartisan et on veut faire avancer la ruralité, une ruralité heureuse, mais qui a besoin aussi d’être soutenue.
Kévin Saroul