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« J’ai l’impression qu’on est en train de mettre l’agriculture à toutes les sauces. Ce n’est pas parce qu’on a un potager qu’on est agriculteur. Le mot a été galvaudé. Je pense que la différence entre l’agriculture et ces projets en ville, c’est la réalité économique : s’il y a une production qui débouche sur une activité économique, c’est de l’agriculture.
Il faut également faire attention à une chose : ces projets urbains ne doivent pas devenir un prétexte. Le risque est l’emprise sur les terres agricoles et l’appropriation de la végétalisation des villes par des promoteurs.
Il y a aussi la question de l’acceptabilité de la production en milieu artificiel. Aujourd’hui la société veut moins d’intrants, moins de produits phytosanitaires ; est-ce qu’un produit sous abri, sans lien avec le sol, peut apporter ça ? Avec la consommation d’eau nécessaire à de tels projets, je ne suis pas sûr qu’on soit gagnant… Mais c’est peut-être un mode de production que les jeunes vont plus facilement accepter, même si c’est contradictoire.
Le côté intéressant de ces projets est de recréer du lien entre les urbains et l’agriculture. Ça peut avoir du sens, notamment si c’est pédagogique et que cela permet de faire comprendre le métier aux citadins.
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Un pont entre agriculteurs et consommateurs.
Quant aux agriculteurs, cela peut leur donner des idées : pourquoi ne pas développer cela avec un magasin collectif, cultiver une petite zone de production en complément ? De toute façon, je pense que tout le monde se cherche et essaye d’innover car le système s’essouffle. Il y aura certainement de bonnes choses à prendre et des choses à jeter ! “
Propos recueillis par Laura Béheulière