Votre météo par ville
Porteuses d’innovations. Une étude réalisée en 2018 par le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, en France, montre que les agricultrices représentent des « forces motrices pour le développement de nouvelles activités ». Les exploitations féminines privilégient la diversification et la vente en circuits courts. Les femmes seraient-elles plus « écolo » que leurs homologues masculins ? En tout cas, les États membre de l’ONU s’accordent à dire qu’elles contribuent activement au développement des filières agricoles et agroalimentaires partout dans le monde.
En Afrique, 62 % des femmes actives travaillent dans le secteur agricole, 58 % en Asie (sauf Japon), 7 % en Amérique Latine, 4 % en Europe et 1 % en Amérique du Nord. En Italie, 40 % des femmes sont agricultrices, un chiffre particulièrement élevé en Europe. En France, un chef d’exploitation sur quatre est une femme, d’après un rapport de la sénatrice Chantal Jouanno publié en 2017. Et plus de 50 % des élèves en formation agricole sont des filles.
Peu visibles mais essentielles
« Les femmes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de notre développement agricole (…). Cette réalité, elle me paraît encore insuffisamment mise en valeur », avait déclaré en 2017 Gérard Larcher, président du Sénat. La même année, l’élection de Christiane Lambert en tant que présidente de la FNSEA, semblait faire bouger les lignes. Mais deux ans plus tard, la parité n’est toujours pas au beau fixe. Aujourd’hui, on compte encore peu de femmes à la présidence des fédérations syndicales départementales ou des chambres d’agriculture.
Pour rappel, le mot « agricultrice » n’est apparu qu’en 1961 dans le Larousse. Auparavant, on disait « femme d’agriculteur ». La visibilité des femmes reste limitée dans le milieu agricole, mais elles n’en demeurent pas moins des actrices incontournables.
Au-delà d’un héritage à porter, il existe aujourd’hui de véritables vocations, à l’image de celle de Caroline Delepierre-Piat, éleveuse laitière et membre de la FDSEA du Nord. La jeune femme a arrêté ses études d’infirmière pour reprendre l’exploitation agricole de ses parents. Elle a décidé de se consacrer entièrement à sa passion. « Être agricultrice est le plus beau métier du monde », résume celle qui assure la relève à la ferme des Quatre vents.
De nombreuses initiatives émergent, que ce soit au niveau mondial ou local. À l’échelle nationale, la Cagnotte des champs a lancé en septembre 2019 le programme Cultiv’Actrices. Objectif ? Aider 20 projets innovants de femmes, tournés vers l’agriculture durable (deux d’entre elles sont agricultrices dans la région : Céline Clénet dans le Nord et Justine Bertoux dans le Pas-de-Calais). Cette campagne de financement participatif est née d’un constat : les agricultrices souffrent d’un manque de légitimité et peinent parfois à s’installer ou à obtenir un prêt bancaire.
Lauren Muyumba