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Quand un marché débute à 10 h deux dimanches par an, on comprend vite qu’il ne s’agit pas là de remplir les placards pour la semaine. Plutôt touristique, le “marché au bord de l’eau” de Clairmarais regroupe à deux reprises cet été – le 7 juillet dernier et le 25 août prochain, de 10 h à 18 h -, une trentaine d’artisans, locaux pour la plupart. Pour la première date de la saison, le temps plus que menaçant avait échaudé quelques exposants et davantage de visiteurs qui auront tous une seconde chance fin août.
Le rendez-vous est né en 2011, quand Isnor, s’est équipé de bacôves que l’entreprise Les faiseurs de bateaux décidait de sortir de l’oubli. « Nous avions alors envie de créer un moment festif et avons eu l’idée de créer un marché sur l’eau. Pour le folklore nous avions même un maraîcher qui arrivait avec ses produits à bord de son bateau », remonte Stéphanie Constant. La directrice commerciale poursuit : « Au moment du covid, la configuration n’a plus convenu et nous avons décidé d’installer les étals dans les allées, au bord de l’eau. »
Depuis, la formule est déployée lors de deux dates estivales, l’une au début de l’été et l’autre à la fin, « pour profiter au mieux aux locaux », et se déroule sur le même schéma. Des exposants d’abord, proposant produits artisanaux et / ou locaux, mais aussi des animations gratuites et des sorties sur l’eau. Le marché est notamment un prétexte pour venir découvrir la planète Isnor. Il marque également une étape sur la Route 62, association des « meilleurs sites touristiques du Pas-de-Calais », qualifie l’une de ses membres en toute objectivité. Présents ce jour-là, un représentant du centre historique de la Coupole d’Helfaut, le combi rétro des Belles échappées ou encore les trottinettes électriques tout-terrain du Rando rail.
De 10 h à 18 h se sont aussi enchaîné quatre concerts ainsi que des animations nature pour les enfants, un château gonflable ou une séance de contes. Côté exposants, des artisans ou des petits producteurs de la région, mais pas de légumes cette année, pour cause de « conditions météo désastreuses dans le marais », explique Stéphanie Constant, qui précise que faire venir des maraîchers d’ailleurs n’aurait pas eu de sens.
Au fil du bord de l’eau, les stands de savons artisanaux et autres produits beauté au lait d’ânesse, de bijoux, pierres naturelles et encens et même une entreprise de terrassement ; ceux de confection textile ou encore ce stand d’écrivains locaux rassemblés dans la collection Polars en Nord venus faire découvrir la littérature policière régionale et ses intrigues chahutant les paysages bien connus. Certains ont fabriqué des petits articles zéro déchet pour la première année, d’autres ont installé leur stand comme à chaque fois depuis la création du marché.
C’est le cas de Sylvie Renou aux commandes de Têt’ de lard : originaire de Boyaval vers Saint-Pol-sur-Ternoise, elle s’est spécialisée avec son mari dans la revente de salaisons et fromages… corses. « Nous sommes sans cesse à la recherche de petites choses qui ont du tempérament », résume la bien connue des Corses d’Arras notamment, qui ne manquent jamais de remplir aussi leur hotte de vins, biscuits et autres bruccios lorsqu’arrive le marché de Noël. Ce petit marché estival là, elle lui est fidèle pour sa convivialité et le cadre sympa où se retrouve, au fil du temps, « une bande de copains », formule-t-elle.
Parmi eux et juste à côté de son camion regorgeant de planches apéritives et autres cornets gourmands de fromages et saucissons à grignoter à l’apéritif par exemple, le brasseur de l’abbaye de Clairmarais, lui aussi fidèle parmi les fidèles. Avec les savons, les brasseries figurent parmi les corporations les plus représentées dans les allées, pas moins de quatre sur une trentaine d’exposants.
Parmi eux, présente pour la deuxième année, la brasserie voisine des Fils d’Omer propose trois de ses quatre recettes brassés à Saint-Omer, idéales pour accompagner les crackers au tourteau de colza confectionnés par l’EARL Dufay. À Wizernes, la famille cultive céréales et autres crucifères et en transforme une partie en huiles, vinaigrettes et même savons. Et ces petits biscuits croquants aux graines de colza idéaux pour accompagner l’une des boissons houblonnées locales.
Plus loin, Ian Pavaux, cofondateur des Givrés, spécialisés dans les illustrations du patrimoine régional, ou encore Denis Smagghe, à la tête de La gaufre des monts. Avec son associé Axel Decuyper, ils produisent des gaufres sèches ou des gaufres fourrées dont la cuisson en direct embaume, c’est fait exprès il avoue, les environs. Aux recettes classiques – vergeoise, rhum, vanille ou spéculos – s’ajoutent des parfums éphémères comme celle à la chicorée l’hiver dernier ou celle au citron proposée cet été. Vous l’aurez compris, on ne va pas au”marché au bord de l’eau” pour être raisonnable mais pour s’offrir quelques gourmandises à consommer sur place ou à expérimenter plus tard.
Justine Demade Pellorce
Isnor regroupe diverses activités touristiques. Avec Ô marais, elle propose différentes formules de sorties au cœur du marais cultivé, en barques à moteur ou à rames (six places), en canoë (quatre places), en bacôves traditionnels (12 places) ou en catamarans en aluminium (26 ou 50 places). Depuis peu, un bateau permet aussi de passer une écluse juste au pied de l’ascenseur à bateaux des Fontinettes, à Arques. Sur le site de Clairmarais se trouve également un restaurant, la Baguernette, ouvert toute l’année. Spécialité de la maison : le cochon de lait cuit au four à bois pendant huit heures.