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Le recensement 2022 est lancé depuis quelques jours. Jusqu’au 26 février, 2 200 agents recenseurs vont se rendre dans quelque 437 000 logements des Hauts-de-France répartis sur 850 communes (lire l’encadré).
Le recensement permet d’avoir une photographie actualisée de la population. Photographie qui sert ensuite à définir les politiques publiques nationales, établir la contribution de l’État au budget des communes, décider des services, des équipements collectifs…
En parallèle du lancement de la campagne de recensement, l’Insee a présenté la photographie de la population régionale au 1er janvier 2019. Premier enseignement : la région s’essouffle avec une baisse de l’attractivité et de la fécondité. Si les Hauts-de-France font toujours partie des régions les plus peuplées de France, avec 6 005 000 habitants, elle est aujourd’hui devancée par la Nouvelle-Aquitaine et quitte ainsi la troisième marche du podium.
En six ans, la population stagne (+ 0,05 %) alors qu’elle progresse au niveau national à un rythme de + 0,4 % par an. Entre 2013 et 2019, la région n’a gagné en moyenne que 2 900 habitants par an contre 11 400 entre 2008 et 2013.
Outre le déficit migratoire persistant, ce ralentissement s’explique par la diminution sensible du solde naturel. « Le déficit migratoire est le plus élevé des régions de province, et la croissance démographique sept fois inférieure à la croissance nationale », explique Benoît Riem, coauteur de cette étude. « Nous sommes face à une vraie transition démographique avec un taux de fécondité qui se réduit, et un territoire moins attractif, économiquement, et avec l’héliotropisme », complète Jean-Christophe Fanouillet, directeur régional de l’Insee Hauts-de-France, qui prédit que, d’ici trois à quatre ans, la région sera dépassée par Occitanie, qui gagne 400 000 habitants par an.
Si l’on regarde dans le détail, l’évolution est assez contrastée : « La croissance est dynamique, essentiellement dans l’aire de Lille et dans le sud de la région avec la proximité de la région parisienne », poursuit Benoît Riem, qui souligne que l’Oise est le « seul département à avoir une croissance démographique qui se rapproche de la croissance démographique nationale ».
Avec plus de 43 % des habitants des Hauts-de-France, le Nord (2 608 346 habitants) est le département le plus peuplé de France métropolitaine. En huitième position nationale, le Pas-de-Calais (1 465 300 habitants) abrite un habitant sur quatre de la région.
Sous l’effet de la périurbanisation, les communes de 500 à 10 000 habitants gagnent des habitants. « Ce sont donc les très petites communes de moins de 500 habitants et les plus de 10 000 habitants qui freinent la dynamique démographique » comme dans les aires de Fourmies, Avesnes-sur-Helpe ou encore Hirson, notent les spécialistes de l’Insee. La population diminue également fortement dans quelques grandes communes du littoral telles que Boulogne-sur-Mer, Berck et Dunkerque ou du Bassin minier comme Liévin (-0,8 %).
Comment se déroule le recensement ?
Les communes de moins de 10 000 habitants sont recensées à tour de rôle tous les cinq ans. Tous les habitants sont alors concernés. Un agent recenseur fait du porte-à-porte pour déposer les documents. Libre ensuite de les remplir sur internet ou en rendez-vous avec un agent. Dans les communes de plus de 10 000 habitants, 8 % de la population y est recensée chaque année, de la même manière.
Claire Duhar
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