Votre météo par ville
Alors que les gallodromes – des arènes aménagées où se produisent des combats de coqs – ferment les uns après les autres, une pétition en ligne a atteint les 44 000 signatures quelques jours après son lancement avec pour objet l’interdiction de cette pratique.
Lancée sur la plateforme mesopinions.com, elle est adressée aux “ministre de la Transition écologique, ministre de l’Agriculture, Président de la République”, ainsi qu’au député Nupes “Aymeric Caron et aux préfectures du Nord, du Pas-de-Calais, de la Réunion, de Guadeloupe, et de la Martinique“.
Derrière cette initiative, on trouve Gabrielle Paillot, une Axonaise qui se présente comme une “citoyenne militante pour les droits des animaux“. La dame n’en est pas à sa première pétition et déclare agir “au nom du bien-être animal“. La demande formulée dans la pétition est radicale puisqu’elle consiste tout simplement à obtenir “la fermeture définitive des gallodromes encore existants dans le Nord-Pas de Calais et dans les DOM-TOM“.
Pour celui qui n’a jamais assisté à un combat de coq, le spectacle peut surprendre. Dans une arène grillagée autour de laquelle se massent des spectateurs – et bien souvent des parieurs -, deux coqs sont présentés face à face pour un duel. Le combat entre les deux volatiles peut durer quelques secondes, rarement quelques minutes. Le coq vainqueur permet à son propriétaire de remporter la mise… jusqu’à une prochaine confrontation.
Mais ne concourt pas qui veut. Certaines races de coqs, à l’image du combattant du Nord, sont sélectionnées pour le combat et entraîné à la manière d’athlètes de haut niveau. D’une certaine manière, comme en matière de corrida avec les taureaux, ils sont élevés pour cela.
Si la tradition est aussi ancrée en Nord-Pas de Calais, il se dit que le Général De Gaulle, natif de Lille, n’y serait pas étranger… “De toute façon, les coqs, on finit toujours par les manger. Quand j’en ai un dans mon assiette, peu importe la façon dont il est mort“, aurait-il déclaré. À l’issue d’un combat qui lui aura été fatal, le coq perdant est, en règle générale, ramené à la maison pour être cuisiné, et dégusté !
Aujourd’hui, pour faire face à l’opposition à l’organisation de combats de coqs, du côté de la préfecture du Nord, on temporise. Citée par l’AFP, l’administration explique que les combats de coqs “sont organisés dans des conditions encadrées” puisqu’ils ne peuvent avoir lieu “que dans des gallodromes déjà préexistants tenus par la même personne, ce qui fait que cette activité est vouée à s’éteindre naturellement“. Autrement dit, le gallodrome, que l’on retrouve souvent à l’arrière de la salle d’un café de village, n’est pas transmissible.
Dans le département du Nord, il en resterait une douzaine, toujours selon la préfecture citée par l’AFP. Dans le département du Pas-de-Calais, 36 communes sont reconnues comme ayant une tradition ininterrompue, et peuvent donc potentiellement accueillir des combats de coqs et leurs aficionados.
Avec le temps, les amateurs de combats de coqs, qu’ils soient de la région ou de la Belgique voisine, se font de plus en plus discrets, même si la passion reste intacte.
En 2019, un film documentaire baptisé “Combat de coqs”, réalisé par François Hérard, a suivi un trio de coqueleux du Pas-de-Calais dans leur quotidien, de l’élevage de leurs “champions” jusque dans les gallodromes où ils les emmènent pour combattre. Le réalisateur pointe alors du doigt un certain nombre de sujets et tente de comprendre pourquoi les combats de coqs battent de l’aile.
Une chose est sûre, entre contraintes liées à l’élevage et mauvaise presse, les passionnés de coqs de combat sont de moins en moins nombreux, et parlent peu. La peur sans doute de se faire voler dans les plumes.
Vincent Fermon