Votre météo par ville
Tous ont encore le sourire jusqu’aux oreilles et des étoiles dans les yeux lorsqu’ils évoquent leur séjour à Barcelone. L’an dernier, huit élèves scolarisés en 1re bac professionnel élevage canin et félin à la Maison familiale rurale (MFR) de Berlencourt (62) se sont envolés pour la capitale de la Catalogne. L’objectif de ces trois semaines : effectuer un stage.
Organza et Marion ont travaillé dans une animalerie. « C’est la première fois que je voyais des reptiles d’aussi près, on pouvait les nourrir. On a vu des hérissons aussi et on s’est occupé de perroquets », se souvient Organza.
Lisa et Romane, elles, ont passé leur stage dans un refuge animalier. Et elles n’ont pas chômé. Il faut dire que les deux jeunes filles sont arrivées à une période plutôt intense pour l’établissement qui venait de recueillir de nombreux lévriers. À cette période, en Espagne, des milliers de Galgos (lévriers espagnols employés par les chasseurs pour courser le gibier, ndlr) sont abandonnés et même parfois torturés – pour certains canidés jusqu’à ce que mort s’ensuive – par leurs maîtres déçus de leur prestation durant la période de chasse. « Ils étaient dans un état catastrophique, se remémorent Lisa et Romane, mais malgré les atrocités que les Hommes leur ont fait subir, ils n’avaient pas une once d’agressivité envers nous. Certains étaient très peureux et tant qu’ils ont peur de l’humain, ils ne sont pas proposés à l’adoption. Il fallait qu’on leur redonne confiance en l’Homme. Chaque jour, il y avait donc une partie du travail qui consistait à rester assis avec ces chiens, à les caresser, les rassurer, leur faire des câlins, cela nous convenait bien ! »
L’une des missions du refuge était également de faire de la sensibilisation à la maltraitance animale auprès des jeunes. « Des écoles venaient passer une demi-journée au refuge. On leur expliquait quoi faire lorsqu’on trouve un chien abandonné ainsi que les premiers soins à effectuer. Les élèves partaient également balader les chiens », explique Lisa. Et d’ajouter : « Ça serait chouette que cela se fasse aussi en France ! »
Louane, elle, a passé trois semaines chez un vétérinaire pendant que Margaux, Mattéo et Tristan étaient dans un refuge vétérinaire et une animalerie. Une aubaine pour les quatre lycéens car la législation espagnole est beaucoup plus souple qu’en France, ce qui leur a permis de faire plein de choses. « Nous avons pu faire des prises de sang, poser des cathéters, assister à des radios et échographies… », énumèrent fièrement les élèves. Des chiennes ont aussi mis bas durant leur stage, « et l’équipe a décidé de donner nos prénoms aux chiots ! C’est un peu de nous qui est resté là-bas du coup », s’amuse Mattéo.
Pour Margaux, ces trois semaines ont été une révélation : « Jusqu’alors je souhaitais devenir éleveuse canine mais depuis je voudrais plutôt être assistante vétérinaire. » Lisa et Romane, qui ambitionnent aussi d’ouvrir un élevage, n’ont pas changé d’avis, « mais je veux un petit élevage avec beaucoup d’amour. Les futurs maîtres seront bien sélectionnés pour faire en sorte que tous les chiens que je produis aient une belle vie », insiste-t-elle.
Si leur stage leur a plu, la vie espagnole a aussi été une belle découverte pour les huit élèves de la MFR.
« Barcelone est une ville très agréable », résument-ils. D’abord la météo : ils ont apprécié quitter le ciel gris du Nord-Pas de Calais pour le soleil de la ville catalane. « Il n’a pas plu une seule journée », s’étonne encore Tristan.
« Et les gens sont souriants, les rues sont animées, il y a toujours de la musique, les Espagnols prennent le temps de s’arrêter pour écouter. C’était une expérience incroyable ! », poursuit Mattéo. Les jeunes ont aussi pris le temps de visiter : la Sagrada Familia évidemment mais aussi la place Catalunya ou encore la plage. « C’était que du bonheur », lâche Mattéo.
Pourtant, c’était loin d’être gagné, si les élèves avaient quelques notions d’espagnol, aucun ne maîtrisait la langue hispanique, « mais avec l’anglais et parfois les gestes, on a toujours réussi à se faire comprendre », indiquent-ils.
Du côté des moniteurs de la MFR, il y a eu un avant et un après ce séjour à Barcelone. « Leur degré d’autonomie a clairement évolué, constate Maximilien Michel, moniteur à la MFR et référent Erasmus. On les a récupérés beaucoup plus débrouillards, certains se sont aussi davantage ouverts. » Une expérience concluante pour tout le monde que les actuels élèves en 1re vont goûter à leur tour d’ici quelques jours.
Hélène Graffeuille
Retrouvez également nos autres articles sur les fermes du monde.