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L’ouverture de la pêche à la truite a lieu samedi 9 mars 2019. Pour avoir une idée des populations piscicoles qui cheminent dans les cours d’eau du Pas-de-Calais, des stations de vidéocomptage voient le jour.
C’est l’heure de taquiner la truite ! Dans le Nord et le Pas-de-Calais, plus de 50 000 pêcheurs amateurs s’ap- prêtent à sortir les cannes et à retrouver leur place favorite au bord des rivières. Les deux départements font partie des territoires qui comptent le plus de pêcheurs en France, avec respectivement 26 000 et 25 000 pratiquants*. Si le nombre d’adeptes de l’hameçon est connu, celui des poissons présents dans les cours d’eau l’est beaucoup moins. Pour y remédier, la Fédération du Pas-de-Calais pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FPPMA 62) a installé deux systèmes de vidéocomptage. L’un est situé, depuis 2016, à Mourlinghen sur la Liane et l’autre à Auchy-lès-Hesdin sur la Ternoise depuis 2014.
Infrarouge et caméra haute résolution
Les dispositifs vidéo sont fixés à la sortie d’une passe à poisson aménagée sur les barrages de Mourlinghen et d’Auchy-lès-Hesdin. Avec l’utilisation de la technologie infrarouge et le balayage d’une caméra haute résolution, ils rendent possible la reconnaissance des différentes espèces qui passent le système. « Lorsqu’il arrive dans la passe, le poisson déclenche la vidéo et est guidé pour être détecté », explique Benoît Rigault, responsable du pôle connaissance à la Fédération de pêche 62.
Le mécanisme s’apparente à un tunnel en inox de forme rectangulaire. Un scanner va dans un premier temps numériser la forme générale du poisson dès son entrée dans l’outil. Ce dernier va produire une image de sa silhouette et permettre de mesurer sa taille. « La caméra enregistre alors une séquence vidéo du passage du poisson, poursuit le spécialiste. La date ainsi que l’heure de chaque passage sont également enregistrées ». Toutes ces données et ces images sont sauvegardées dans un ordinateur directement connecté au dispositif qu’il est possible de consulter en direct.
Continuité écologique
L’utilisation des stations de vidéocomptage a permis de confirmer la présence récurrente de grands salmonidés (truites de mer ou saumons atlantique) qui remontent les cours d’eau. « Ces poissons entrent dans les estuaires au printemps puis migrent vers des lieux de reproduction, indique Benoît Rigault. Pour le moment, 2018 a été la meilleure année en termes de présence des salmonidés sur notre territoire. »
L’acquisition de connaissances plus précises sur les stocks d’espèces amphihalines (espèce migrant entre un milieu maritime et un milieu dulçaquicole) présentes et leurs conditions de migration va donc permettre une gestion durable de ces espèces à fort intérêt économique et patrimonial. « Si des aménagements sont réalisés pour faciliter la montaison et la dévalaison des poissons, il reste des efforts à faire pour l’entretien des berges, déclare le responsable de l’organisme départemental. La continuité écologique est parfois touchée par des ouvrages anciens, notamment des restes de vieux moulins non utilisés à ce jour. Ces obstacles peuvent dégrader des habitats naturels de la faune aquatique ou générer des zones de réchauffement des eaux (stagnation) qui dérèglent les flux de poissons. »
La Fédération de pêche du Pas-de-Calais rappelle l’importance de laisser circuler les espèces mais aussi les sédiments (vase, branchages…), en particulier en prévision des crues. Pêcheurs du dimanche ou passionnés ont jusqu’au 15 septembre 2019 pour profiter des berges régionales. La saison de la pêche aux carnassiers (brochet, sandre, perche, silure) ouvrira le 1er mai.
Simon Playoult
* Le Nord compte 92 associations de pêche et le Pas-de-Calais 86.