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Représentants des piégeurs, groupements de défense contre les organismes nuisibles (Gdon) ou collectivités… Les acteurs de la lutte contre la propagation du rat musqué se sont réunis, mardi 28 juillet, à Loos-en-Gohelle.
Ils ont répondu à l’invitation de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon) pour dresser un inventaire de la campagne annuelle de piégeage.
La présence du rat musqué est de plus en plus masquée. “Entre 2015 et 2019, les prises ont diminué de 26,7 % dans le Nord-Pas de Calais“, annonce Sylvie Barois, en charge du dossier à la Fredon Hauts-de-France.
Elle précise : “L’an dernier, 60 649 rongeurs ont été capturés, 46 835 dans le Pas-de-Calais (contre 54 939 en 2018) et 13 814 dans le Nord (20 062 en 2018)”.
Dans le Pas-de-Calais, la réduction atteint 16 % entre 2017 et 2019, dans le Nord, et 58 %.
Pour Cyrille Naudet, président du Gdon du Boulonnais, ce fléchissement est le fruit d’un effort collectif. « En 2014-2015, nos départements ont connu une invasion de rats musqués, rappelle-t-il, avec près de 110 000 captures en 2015. D’après lui, les gens ont pris conscience des dangers, notamment les agriculteurs qui ont connu des dégâts dans les cultures et les pâtures.
Il ajoute : “Aujourd’hui, lorsque l‘on constate la présence du rat, les piégeurs sont rapidement contactés pour agir. La lutte s’est organisée. »
De plus, l’harmonisation de la prime à la capture (2 euros par rat piégé) à l’ensemble du Nord-Pas de Calais a également incité les piégeurs, souvent amateurs, à s’investir.
L’intensification de la lutte mécanique n’est pas l’unique explication de l’affaiblissement des populations de rats musqués ces dernières saisons.
Les spécialistes du nuisible s’accordent à dire que la sécheresse joue un rôle important.
« Le manque d’eau depuis trois ans, visible actuellement à travers certaines mares et fossés asséchés, a compromis fortement la reproduction du rat », souligne Pierre Bonte, président de l’Apanga (Association des piégeurs agréés du Nord et des gardes assermentés).
Malgré le recul de la présence du mammifère, il prévient : « Il faut tout de même veiller à mobiliser un nombre suffisant de piégeurs ».
Mars, période de reproduction du rat musqué, est généralement chargée pour les piégeurs volontaires.
Leur travail a été perturbé cette année avec le confinement. « Dans le Pas-de-Calais, le piégeage a été interdit entre le 17 et le 27 mars, indique Sylvie Barois. Puis à nouveau autorisé aux piégeurs, mais uniquement sur leur commune de résidence ».
Enfin, dans le Nord, les actions ont aussi été suspendues une dizaine de jours. Quelques piégeurs ont exprimé leurs craintes de voir apparaître des foyers aux endroits non piégés.
Vincent Fournier, directeur du Groupement de défense sanitaire du Pas-de-Calais (GDS 62), a fait remarquer la présence du rongeur dans le Ternois et l’Hesdinois. Dans ces secteurs, la lutte n’est pas encore coordonnée. Il a alerté sur les risques de transmission de maladies aux bovins.
Jean-Jacques Verstraeten, président de la Fredon Hauts-de-France, s’est engagé à « trouver une solution. « Nous ne pouvons pas laisser sur la touche tout un pan du département », s’est-il exprimé. Il a évoqué l’idée de créer un nouveau groupement de défense contre les organismes nuisibles. Le combat contre ce gros rat des champs se poursuit.
Simon Playoult