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« Ça sent bon. » C’est la première réaction que l’on a au milieu d’une des parcelles de sapins à Chéreng (59), propriété de la pépinière Thieffry.
Fondée en 1898 par leur grand-père, l’exploitation est toujours aux mains de la famille. Elle a été reprise par Marie-Agnès Rouzé (anciennement Thieffry) et Jean-Michel Thieffry. Et rejoint par Christophe Rouzé, époux de Marie-Agnès.
C’est ce trio qui est aux manettes de cette exploitation à la fois fermière (avec un cheptel d’une trentaine de vaches charolaises ainsi que quelques hectares de maïs, blé et des pâtures) et horticole avec la pépinière, qui représente l’essentiel de l’activité.
« Nous produisons des variétés locales comme le bouleau, le noisetier, le charme, le hêtre… Mais nous sommes spécialisés dans le peuplier (grâce auquel ils participent au reboisement de terres forestières, entre autres, ndlr) et le sapin », détaille Marie-Agnès Rouzé.
Ce dernier représente 30 % du chiffre d’affaires de la pépinière. 30 %, qui se font quasiment en un seul mois, entre le 20 novembre et le 15 décembre, autrement dit maintenant, avec en moyenne 2 000 sapins vendus sur cette période.
Mais certains achètent leur sapin complètement hors saison… « On est régulièrement contacté par des photographes de mode qui souhaitent des sapins pour réaliser les photographies pour les campagnes des collections d’hiver, par exemple, et qui ont donc besoin d’un sapin… au mois d’août ! »
Pour ces demandes particulières, comme pour la saison des fêtes, la pépinière Thieffry, « déterre les sapins au dernier moment et au fur et à mesure, en fonction des commandes et de la demande », explique Christophe Rouzé.
L’objectif : « Que lorsque les clients rentrent avec leur arbre, celui-ci ne perde pas ses aiguilles au bout de quelques jours. Le but est qu’ils aient un arbre bien frais. »
« Ça nous rajoute du travail c’est sûr. On pourrait dès le début du mois de novembre déterrer les sapins et les stocker… Mais on privilégie la qualité et la satisfaction client », ajoute Marie-Agnès Rouzé.
Un travail qui paye puisque le trio semble détecter une légère augmentation de son activité depuis quelques années. « On récupère des clients qui ont parfois été déçus de sapins achetés en grande surface ou en jardinerie et qui ont perdu leurs aiguilles très vite », analyse Christophe Rouzé.
La pépinière propose à la vente à la fois des sapins sur bûche et des sapins en motte, qui peuvent être repiqués. Si cette dernière option n’est pas la plus populaire, là aussi elle a tendance à augmenter. « Il y a une envie de retour à la tradition je crois », indique Jean-Michel Thieffry.
La pépinière Thieffry propose trois types de sapin : le Picéa excelsa, ou le sapin traditionnel par excellence, bien vert avec une forte odeur. Problème « il perd ses aiguilles relativement rapidement et pique ».
Deuxième option, le Picéa omorika, cousin du premier. Là, le revers des aiguilles est bleuté et l’odeur moins présente mais « il perd beaucoup moins ses aiguilles et pique peu ».
Enfin, le plus vendu, l’Abies Nordmann : ne pique pas, garde bien ses aiguilles et est bien vert. En revanche « il ne sent rien ». Ce dernier est le dernier « ajout », même s’il commence à dater, de la pépinière face à la demande et pour offrir aux clients un choix élargi.
Mais bientôt, normalement pour Noël 2023, la pépinière Thieffry proposera l’Abies fraseri qui tient bien ses aiguilles, est vert et surtout sent bon.
Par ailleurs, le trio propose des sapins allant de 60 cm à 2,5 m de hauteur. « On va même jusqu’à 5 voire 6 m pour les collectivités ! »
Une diversité de taille qui nécessite une certaine organisation. « Nous avons un roulement entre trois et quatre parcelles pour avoir un peu de toutes les tailles. Sachant que l’on repique tous les ans environ 2 000 pieds. À partir de trois-quatre ans on commence déjà à avoir des arbres d’une bonne taille mais il faut attendre cinq-six ans pour les plus grands », explique Christophe Rouzé.
La taille la plus demandée : 1,75 m. « Mais on a régulièrement des gens qui veulent des sapins de 2,5 m ! Même s’ils doivent parfois couper la tête… », plaisante Marie-Agnès Rouzé. Et le couple d’ajouter : « Il y a des sapins qu’on ne trouve pas, personnellement très beaux, mais qui plaisent à des clients. C’est ça notre but : offrir une grande diversité de sapins pour que chacun y trouve son bonheur. D’ailleurs, nous mettons les sapins en filet après l’achat, afin que les clients puissent bien voir leur arbre avant. »
Pour ce qui est de la conservation du sapin, la pépinière Thieffry conseille de manière générale de les éloigner le plus possible des sources de chaleur et « de les installer le plus tard possible finalement ». Pour ceux en motte, de les arroser régulièrement et ne pas attendre trop longtemps après Noël pour les replanter.
À noter qu’au-delà d’1,50 m de hauteur, le Nordmann ne peut pas être vendu en motte car ses racines pivotantes ne le permettent pas. Pour ceux sur bûche, il est conseillé de les vaporiser de temps en temps d’eau.
Eglantine Puel
La pépinière Thieffry se situe 13, rue du Général Leclerc à Chéreng. Plus de renseignements au 03 20 41 10 08.
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