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Pâques 2020 se fera-t-il sans chocolat ? Si de nombreuses chocolateries semblent avoir temporairement fermé, les chocolatiers sont aussi nombreux à mettre en place des solutions alternatives. Alors que la période peut représenter plus de 25 % du chiffre d’affaires annuel, certaines enseignes proposent désormais un point de retrait, la livraison, la réouverture des boutiques…
C’est le cas de la chocolaterie de Beussent Lachelle. Basée dans la commune de Beussent (62), dans les collines du vert arrière-pays boulonnais, l’entreprise fondée en 1985 affronte une situation inédite. Mi-mars, alors que 80 % de la production de moulages (figurines en formes d’oeufs, de lapin… ndlr) habituellement vendue au moment de Pâques est déjà fabriquée, la France se confine.
“Nous avons rapidement pris des mesures en mettant l’ensemble de nos équipes de production en chômage partiel et nous avons assez rapidement fermé nos magasins car les clients ne venaient plus“, confie, impuissant, Marcello Di Giacomo, cogérant de l’entreprise à la tête d’un réseau de 24 boutiques, essentiellement implantées dans les Hauts-de-France.
L’objectif est simple : limiter les dégâts autant que possible et trouver des solutions. “Nous avons redynamisé notre site internet pour développer la vente en ligne.” Une idée qui paie : “Nous avons depuis un accroissement important de nos ventes par ce canal et aussi beaucoup de commandes par téléphone de nos clients habitués.“
En parallèle, la chocolaterie a mis sur pied un système de livraison à domicile. “Quatre personnes de chez nous font des tournées dans un rayon de 25 kilomètres autour des points de vente et nous avons commencé début avril la livraison par Chronopost sur toute la France“, détaille le cogérant.
Il a bien sûr pris les mesures de sécurité qui s’imposaient : “À l’atelier, les postes de travail pour préparer les commandes sont bien espacés. Il y a du gel hydroalcoolique, des gants et des masques, mais nous arrivons au bout de notre stock.” Les clients sont prévenus à l’avance du passage du livreur qui dépose le colis à la porte, puis rentre dans sa voiture avant que le client ne sorte récupérer la commande, “pour éviter tout contact“.
À l’approche du jour J, l’entreprise a aussi décidé de rouvrir 21 de ses 24 boutiques jusqu’au dimanche de Pâques. “Des vitres ont été installées devant les comptoirs pour limiter les contacts avec les clients“, précise Marcello Di Giacomo, qui peut compter sur des “équipes impliquées“.
Après Noël, Pâques est la deuxième période d’activité la plus importante pour cette chocolaterie. Le samedi de Pâques est même le plus gros jour de ventes de l’année. “C’est une situation très très compliquée. On essaie de limiter la casse et de faire en sorte que la magie de Pâques puissent opérer cette année aussi. On espère réussir à faire 20 % de ce qu’on fait habituellement“, conclut-il. Et pour apporter du réconfort aux soignants, des dons ont été faits dans les hôpitaux d’Arras, Compiègne et Boulogne-sur-Mer.
Claire Duhar