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Cette année, la Covid-19 est venue refroidir la bande des JA (Jeunes agriculteurs) du canton de Lens-Béthune dans l’organisation de la traditionnelle foire agricole Terre en Folie.
Refroidis, certes mais pas découragés. « Ça fait deux ans qu’on en parle, un an qu’on prépare, on est bien motivés pour organiser l’une des seules foires agricoles du Nord de la France », annonce d’emblée Anthime Coupet, président des JA du canton organisateur. Les JA ont donc réussi à obtenir l’autorisation du préfet pour maintenir la fête. « On croise les doigts pour que le gouvernement ne change pas les règles du jeu au dernier moment », ajoute-t-il fébrilement.
Retrouvez notre article sur l’évènement Terre en Folie 2020
Être président d’un canton organisateur d’un tel évènement dans le contexte actuel n’est pas chose aisée. Pourtant Anthime Coupet, 22 ans, a la tête sur les épaules, habitué à prendre des décisions avec ses parents, exploitants de la ferme familiale où il travaille.
Le jeune homme est toujours partant, que ce soit pour un événement ou un essai agronomique dans une des parcelles de la ferme : « J’aime bien essayer de nouvelles choses, sortir un peu des idées agronomiques préconçues », comme avec l’introduction de céleris dans la rotation, il y a deux ans, détaille-t-il.
« Pour continuer le projet de conversion au bio d’une partie de l’exploitation, que mes parents mènent, nous avons envie d’introduire de nouveaux légumes pour allonger notre rotation, précise Anthime Coupet. Avec les céleris-raves ou branches, nous essayons de trouver la technique culturale la plus adaptée. » En implantant des bandes de phacélie, par exemple, après avoir testé la moutarde sans résultats…
Tous ces trucs et astuces, Anthime Coupet les a glanés auprès de ses confrères JA. « Faire partie d’un groupe de JA, c’est d’abord échanger, explique ce JA convaincu. Cela nous permet d’apprendre de nouvelles choses, de savoir comment les autres s’adaptent à telle ou telle contrainte. Ça ne sert à rien de rester seul dans sur son exploitation, ce n’est pas comme cela qu’on va trouver des solutions. Avec notre réseau, nous sommes capables de nous entraider, de travailler ensemble s’il le faut ou même aider à l’installation. »
C’est l’une des raisons pour laquelle Anthime Coupet s’est investi dans les JA. Mais d’autres l’animent encore. « J’ai envie de donner une autre image de l’agriculture que celle qu’on nous colle. On nous voit avec notre pulvé mais il n’y a pas que cela. Nous travaillons à modifier nos pratiques, nous faisons du travail de qualité et, bien sûr, nous savons organiser de beaux événements. » Il y a aussi le côté syndical. En remontant les préoccupations des agriculteurs au niveau régional, c’est l’opportunité de se faire entendre.
Lorsqu’il a poussé la porte des JA, Anthime Coupet n’avait pas l’ambition de devenir président du canton. « Au début, je suis arrivée chez les JA, plus pour la convivialité, raconte-t-il. J’ai beaucoup aimé, je me suis trouvé des amis. Et puis, je me suis engagé en tant que trésorier et un peu naturellement je suis devenu président du canton. Pour prendre de telles responsabilités, il faut être prêt à se donner à fond », reconnaît-il.
S’il s’engage personnellement, il tient aussi à ce que chacun puisse s’investir à la mesure de ce qu’il souhaite dans ce groupe d’une vingtaine de membres. « Ainsi, nous avons un responsable communication, un autre du matériel notamment. En donnant des responsabilités à chacun, tout le monde se sent impliqué. C’est aussi l’occasion de donner envie à certain de prendre des responsabilités aux JA. » Les JA se veulent aussi très ouverts. Pas besoin d’être agriculteur pour y adhérer, cela permet d’enrichir les débats.
Avec cette nouvelle casquette, Anthime ne manque pas d’idées pour dynamiser les jeunes agriculteurs de son canton, avec l’organisation de Terre en Folie le 30 août, entre autres. Des idées, il en a aussi à foison pour l’exploitation familiale : continuer la culture des choux, réduire les intrants… « Encore faut-il pouvoir les réaliser ! », reconnaît-il en ayant en tête l’envie de s’installer sur sa propre exploitation.
Lucie Debuire