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« Bousies… Le centre du monde », plaisante Bertrand Lamarche, conseiller municipal de la commune depuis 1984. C’est sûr qu’avec 1 750 habitants, ce village situé entre Maroilles et Le Quesnoy (59) a du mal à rivaliser sur le plan touristique.
Pourtant, la population bodicienne – en constante augmentation – ne s’y trompe pas et plus de 30 associations y sont établies… L’attirance pour un cadre bucolique, une mairie qui engage beaucoup de projets et une politique de protection de la nature et du bocage forte.
Le meilleur moyen de découvrir le village est encore d’emprunter les six kilomètres de chemins de randonnée qui l’entourent et passent au travers. « Ces chemins sont appelés des ruelles. Ils passent à travers les nombreuses prairies du village et permettent d’observer les haies d’aubépines et les saules têtards. Une trentaine d’arbres sont classés arbres remarquables, c’est-à-dire qu’ils ont plus d’un siècle », appuie Bertrand Lamarche. Certains ont parfois pris des formes étranges en se courbant complètement, formant des arches et faisant de l’ombre. D’autres se sont rejoints, créant des arbres aux silhouettes singulières (cherchez l’arbre en forme de H…).
« C’est traditionnellement un circuit utilisé par les habitants après les repas de famille… Ou par les amoureux pour se donner rendez-vous ! » On peut donc voir des familles, des amoureux mais aussi des chevaux et des vaches !
Des ruelles en pleine nature qu’il faut entretenir. Depuis cinq ans, sept bénévoles de l’association communale de chasse agréée de Bousies, dont Bertrand Lamarche est le président, s’en occupent. « Nous n’avions plus assez de contrats aidés et le faire faire par un organisme privé était trop cher. Les chasseurs ont répondu présents. Cela permet de donner une autre image de la chasse, ça crée du lien. Et ça marche ! On a peu de problèmes avec les riverains. Surtout, cela permet que ces ruelles soient bien entretenues ! »
À partir de la mi-avril, 15 jeudis de suite, les bénévoles tondent, coupent, taillent et débroussaillent pour que les ruelles soient propres et praticables. « Il n’y a aucun produit phytosanitaire donc on fait tout ce travail à la main. » Au total, 10 km de haie sont ainsi taillés. « Ces haies sont classées, ça veut dire qu’on ne peut pas les retirer comme ça. Elles sont composées d’aubépines, mais aussi de charmes. »
La ville de Bousies œuvre depuis les années 1980 pour la préservation du bocage. « Cela fait longtemps, par exemple, que les arbres et les haies sont inscrits dans les plans d’occupation des sols. Et nous sommes toujours à la recherche de la préservation de l’existant mais aussi de créer de nouveaux espaces verts, comme l’implantation de quatre km de haies le long de la chaussée Brunehaut », explique le maire de la commune, André Ducarne.
Par ailleurs, Bousies est doté d’un « parc rural » : un grand espace vert au cœur de la commune « où l’on peut se balader, pique-niquer… »
Un étang artificiel a également été créé pour les pêcheurs et, pour les amateurs de vin, l’association le Clos du château de Bousies cultive quelques vignes pour en faire du pinot gris, qui a même reçu un prix au salon des vignerons de Gouvieux (60) il y a quelques années. Le Clos du château organise aussi régulièrement des animations pour les enfants.
Par ailleurs, étant situé à un quart d’heure de voiture de Maroilles et Le Quesnoy, Bousies constitue une belle étape avant de se rendre dans ces deux autres communes. On pourra donc aller voir les fortifications quercitaines et visiter une ferme où l’on fabrique le plus célèbre formage du nord.
Bref, « il fait bon vivre à Bousies ».
Eglantine Puel
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