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Après 12 ans passés à la présidence de la chambre d’agriculture, Jean-Bernard Bayard quittera ses fonctions après la session d’installation de la nouvelle assemblée le 27 février 2019.
Vice-président de la FNSEA, président de FranceAgriMer, président de la FDSEA du Pas-de-Calais, président de chambre d’agriculture… les engagements de Jean-Bernard Bayard pour l’agriculture ont pris de multiples formes et se sont toujours accompagnés de fortes convictions.
Âgé de 68 ans, celui qui se définit avant tout comme un paysan (et comme un producteur de cinéma : il cultive notamment des navets sur son exploitation d’Izel-lès-Équerchin !) ne sera bientôt plus président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de calais. Après 12 ans de bons et loyaux services, il n’a pas souhaité renouveler son mandat. C’est donc un nouveau président qui sera élu par la nouvelle assemblée lors de la session d’installation qui va se tenir le 27 février.
Défendre les intérêts des agriculteurs
Jean-Bernard Bayard a d’abord été élu en 2007 à la présidence de la chambre d’agriculture du Pas-de-Calais avant de devenir, en 2011, président de la chambre de région Nord-Pas de Calais à l’issue du processus de fusion des chambres départementales et de la chambre régionale. Il a pris cette fonction à bras-le-corps, sans forcément s’être « vu là au départ ».
« Je n’imaginais pas devenir un jour président de chambre d’agriculture mais les responsables professionnels ont souhaité à l’époque que j’endosse cette responsabilité », se rappelle Jean-Bernard Bayard. S’il s’est peut-être un peu fait prier au départ, l’élu s’est attelé à sa mission en représentant et en défendant les intérêts du monde agricole dans les différentes instances et notamment auprès des pouvoirs publics.
« La chambre d’agriculture a pour rôle d’être l’interlocuteur qui s’exprime pour le monde agricole, explique le responsable. Elle doit aider à trouver des schémas qui répondent aux enjeux environnementaux et sociétaux tout en permettant aux agriculteurs de faire leur travail. » Tout un programme ! Pour autant, le responsable se la joue modeste : « Je rends hommage à mes prédécesseurs dont j’ai essayé de poursuivre le travail. Je me considère comme un simple passeur de relais ».
En 12 ans, il constate la forte évolution du paysage agricole régional : des exploitations plus grandes mais aussi des schémas d’installation qui ont beaucoup changé. « La diversification, l’entrée du secteur équin dans la sphère agricole… des nouveaux métiers ont fait leur apparition autour de l’agriculture », observe le responsable. Il note que des activités secondaires sont devenues essentielles pour l’installation des jeunes.
À une autre échelle, les filières agricoles elles-mêmes ont évolué. Les partenaires économiques de l’aval continuent de se concentrer (coopératives, privés, industries agroalimentaires) avec des logiques de cahiers des charges et d’intégration de plus en plus fortes. « Ces évolutions restent positives sous réserve que le monde agricole garde la main sur ses choix économiques et stratégiques et qu’il parvienne à peser dans les relations au sein des filières », note Jean-Bernard Bayard. Sur ce point, il considère qu’il y a des axes sur lesquels il faut rester vigilant et proactif. D’abord sur l’organisation économique et les débouchés : « Nous devons être à l’écoute et continuer de travailler avec nos partenaires économiques ».
Ancrer l’agriculture dans le territoire
Autre aspect qui lui tient à coeur : l’agriculture régionale doit rester plurielle dans ses modes de production et de commercialisation. Il rappelle enfin la nécessité pour le monde agricole de rester connecté avec le reste de la société. « Il faut aider le grand public à comprendre les enjeux de l’agriculture en luttant aussi bien contre les clichés positifs que négatifs, estime-t-il. Notre secteur ne peut pas rester isolé, il doit être ouvert sur la société, les élus, les collectivités territoriales… »
Jean-Bernard Bayard a porté beaucoup de dossiers mais un des plus emblématiques sur lequel il s’est mobilisé est celui de Metaleurop. « C’est un dossier qui m’a intéressé sur le plan agricole mais aussi en tant que citoyen », avance-t-il. Positionnement de l’agriculture sur un territoire, capacité à trouver de nouveaux schémas collectivement… les enjeux autour de Metaleurop sont nombreux. Le projet de méthanisation et de productions non alimentaires qui a vu le jour pourrait, d’après lui, servir d’exemple et renforcer les liens entre les secteurs agricole et industriel (automobile, ferroviaire…).
Continuera-t-il d’une manière ou d’une autre à défendre l’agriculture et les agriculteurs ? Nul n’en doute. Sous quelle forme ? L’intéressé reste pour l’instant discret sur ses intentions mais entend rester cohérent et fidèle à ses valeurs, quel que soit le type d’engagement qu’il choisira. « Je n’ai certainement pas tout bien fait mais pour ce qui est des réussites, je dois rendre grâce aux élus qui m’ont aidé à porter les dossiers ainsi qu’aux collaborateurs », conclut-il.
Virginie Charpenet