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Il n’est pas difficile de trouver la maison du jeune fleuriste Guillaume Lecas dans la ruelle qu’il nous a indiqué. La façade est simplement verte, de plantes, fleurs et autres végétaux. L’intérieur est tout aussi révélateur : une décoration colorée, sortie d’un magazine spécialisé. « J’aime bien la déco, je fais aussi de la couture, j’aime bien créer en fait. » On n’en doute pas. Une créativité que Guillaume Lecas met au service des fleurs et qui lui permet d’enchaîner les médailles.
Le jeune homme naît à Valenciennes en 2001 et grandit à Frasnoy. Il effectue sa scolarité jusqu’en classe de 3e,« mais en vérité je n’étais pas très fort à l’école, j’avais envie d’un autre apprentissage », explique-t-il. Il choisit alors de partir vers un CAP fleuriste pour enfin apprendre ce qui l’intéresse ! Un apprentissage qui se déroule au lycée horticole de Raismes en deux ans, puis il poursuit avec une alternance à Le Quesnoy qu’il effectue chez un fleuriste.
« C’est à cette période que j’ai décidé de faire le concours du meilleur apprenti de France, il n’y avait que les personnes ayant un CAP et ayant moins de trente ans qui pouvaient participer. Je me suis dit : c’est le moment ! »
Et ce déclic, il l’a eu en voyant une émission à la télévision sur TF1. Elle se nommait C’est le Bouquet. « Il n’y a eu qu’une saison, elle ne passe plus à la télé aujourd’hui, mais au même moment j’avais un collègue qui avait participé aux Olympiades des métiers. Je pense que tout est arrivé au bon moment et j’ai eu envie de le faire. »
Il participe alors au concours en 2018 et gagne la médaille d’or. Ensuite, c’est devenu « un peu comme une drogue, plaisante-t-il. Je voulais en refaire encore et encore. » Ça n’a pas manqué, puisque quelques années plus tard, après avoir réalisé un brevet professionnel à l’institut de Genech, il participe aux Olympiades des métiers régionaux la même année et gagne encore une fois la médaille d’or. « Après ce concours on peut faire les Worldskills France, c’est ce que j’ai fait, en 2022. J’ai obtenu la médaille de bronze. Mais si j’avais été médaille d’or, j’aurai pu participer au niveau européen ».
Lorsqu’on lui demande d’où vient cette passion pour les fleurs, Guillaume Lecas répond : « Je n’en ai aucune idée ! Je suis comme ça depuis tout petit. J’aimais bien jardiner, aller dans les champs, imaginer la nature… Je faisais beaucoup de création de bouquets avec les fleurs de mon jardin. Mais j’ai surtout été créatif dès mon plus jeune âge, si je n’avais pas été fleuriste, j’aurai été styliste. » Styliste, il aurait voulu, mais « les études de stylisme ce n’est pas si simple et surtout c’est cher. Tandis que les études de fleuristes sont souvent aidées par les organismes régionaux. Mais je n’ai pas renoncé, simplement la couture est un loisir et pas mon métier. »
Parallèlement, en 2023, il se lance alors dans les Oscars des jeunes fleuristes, mais n’obtient aucune récompense. « Je n’en suis pas resté là. » Il retente donc sa chance cette année et obtient, cette fois, la médaille d’argent.
Les Oscars se déroulent sous la forme de quatre épreuves et chacune des épreuves est accompagnée d’un sujet. Cette année, le thème général était « Jardins du monde ». Il explique : « Les inspirations étaient super intéressantes. Pour chaque épreuve on devait s’inspirer d’un jardin célèbre : le Jardin Majorelle au Maroc, puis les jardins de Claude Monet en France, celui de la Baie à Singapour et enfin ceux de Kirstenbosch en Afrique du Sud. »
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Celui qui gagne le plus d’épreuves accède alors à la première marche. « Il fallait tout faire en improvisation, rares sont les concours où on peut préparer à l’avance. On s’entraîne sur des techniques pour gagner en vitesse, mais c’est tout ce que l’on peut faire. » La créativité était alors à son comble et c’est grâce à elle que Guillaume Lecas a pu remporter la médaille d’argent. « Il faut être régulier dans son travail. » Mais cette place ne lui suffit pas, il s’est donc fixé l’objectif de participer à nouveau à ce concours l’année prochaine. « Si j’ai la médaille d’or je pourrai participer à la Coupe de France des fleuristes, alors évidemment que je veux y retourner ». Son but ultime : la coupe du monde. « J’aime bien l’adrénaline, ça permet de me dépasser hors du cadre de la boutique, faire des compétitions c’est une activité qui me convient bien. »
Guillaume Lecas n’a pas de fleurs préférées, « je les aime toutes », et ne parvient pas à choisir celle qu’il déteste. « Je ne peux pas choisir, il n’y en a pas que je déteste. On peut faire un beau bouquet avec tout », assure le fleuriste. Mais s’il avait un conseil à donner : « Les fleurs de saisons ne sont pas celles qu’on croit… La rose en février n’est pas la bienvenue ! Pour la Saint-Valentin vous pouvez offrir une tulipe, ça sentira tout aussi bon croyez-moi ! »
En attendant le prochain concours, le jeune homme compte bien ouvrir sa propre boutique un jour. « Je pense que ma boutique va être unique, un peu hors du commun et différente. »
2018. Il est médaillé d’or du meilleur apprenti de France en fleuristerie et obtient son CAP fleuriste.
2020. Il passe son brevet professionnel.
2022. Il est médaillé de bronze au concours Worldskills France.
2024. Il obtient la médaille d’argent aux Oscars des jeunes fleuristes.
Romane Tampère