Votre météo par ville
« C’est fort compliqué cette année comme il a fait froid », confie un producteur d’asperges du Pas-de-Calais, qui doit faire face à une situation délicate. Frédéric Vroman, du potager Cérès à Caëstre (59), a, quant à lui, décidé d’arrêter la production, qui n’est, à ses yeux, plus rentable. « Les grandes surfaces cassent les prix, et quand les gens voient les prix que les maraîchers pratiquent, ils tiquent », souligne-t-il.
Si l’asperge n’est pas un produit phare des Hauts-de-France, la région compte un certain nombre de maraîchers qui en produisent. Sur le site oùacheterlocal.fr, on dénombre une quarantaine de points de vente.
À la ferme du Bray, à Raimbeaucourt (62), on cultive et on vend en direct des asperges depuis trois générations, aux côtés de légumes d’été. Jean-Marie Delplanque, l’actuel producteur, en cultive sur 1,6 hectare et produit, en moyenne, quatre à cinq tonnes par an. La récolte a débuté, chez lui, le 25 avril.
Cette année, il prévoit un rendement en baisse de 50 %, pour l’instant. « Ça a démarré très calmement avec le froid du mois d’avril, on n’a pas les rendements escomptés, souligne-t-il. La sécheresse de l’été dernier a également dû jouer sur les rendements, car c’est normalement la période de la reconstitution des réserves.” Le maraîcher note également des dégâts au niveau des plantations sous bâches : “certaines têtes en contact avec les bâches ont grillé à cause du gel. On a eu trois – quatre jours avec pas mal de dégâts”.
Il espère néanmoins que la campagne va s’améliorer, notamment les week-ends de fête (Ascension, Pentecôte, fête des mères…). “Au 1er mai, on a eu de la demande mais on n’a pas su y répondre, poursuit le producteur. La pousse va arriver, mais est-ce que ça sera au bon moment ?”
Au niveau national, en revanche, tous les indicateurs sont au verts. Avec 6000 tonnes annoncées cette année, Asperges de France, qui représente environ le tiers de la production française, se veut optimiste. “Le bassin de l’Anjou a été touché par le gel et les pertes sont estimées à 30 % sur l’asperge verte, souligne Astrid Etèvenaux, animatrice à l’AOP. Les autres bassins vont perdre quelques volumes mais pas plus que ça”. Au niveau national, la production devrait avoisiner les 20 000 tonnes.
“La qualité est bonne, les cours sont bons pour les producteurs et la GMS (grandes et moyennes surfaces, ndlr) est au rendez-vous, résume-t-elle. L’année dernière avait très mal commencé avec le début du confinement qui coïncidait avec le pic de production, poursuit Astrid Etèvenaux, mais la GMS avait priorisé les achats au niveau national et mis en avant les produits . Cette tendance se poursuit cette année.”
Laura Béheulière