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Lors d’une journée agroécologique organisée le 17 novembre par la Fédération régionale des chasseurs des Hauts-de-France, Charlotte Journel a présenté son travail sur les conséquences du changement climatique sur l’agriculture et la biodiversité dans les Hauts-de-France. Et l’ingénieur agronome l’annonce d’emblée : “Nous n’avons pas beaucoup de solutions à proposer. Nous sommes dans une phase de recherche. L’idée est de mettre en place des pistes d’adaptation.”
Pour prévoir le climat de demain, “plusieurs éléments sont à prendre en compte”, détaille Charlotte Journel. D’abord les émissions de gaz à effet de serre : “Il y a deux scénarios : soit on réussit à stabiliser les émissions et dans ce cas cela limiterait le réchauffement à 2 ou 3 °C ; soit on n’y parvient pas, et c’est ce qui semble le plus plausible, et la température augmentera de 4 °C d’ici 2050.” Il faut également considérer les différents modèles climatiques, “il en existe aujourd’hui une douzaine.”
Pour évaluer les répercussions sur l’agriculture en région, il faut notamment se référer aux indicateurs agroclimatiques, “ils donnent une idée de la faisabilité climatique d’une culture. C’est facile pour le blé, par exemple, sur lequel nous avons beaucoup de connaissances, mais cela devient plus compliqué lorsqu’on s’intéresse à des cultures plus marginales, comme l’endive. Nous avons plus de mal à connaître l’effet du climat sur ces cultures.“
En termes de climat, il est d’ores et déjà possible d’affirmer plusieurs choses, selon Charlotte Journel. Une hausse des températures est évidemment déjà actée. Il devrait y avoir davantage de pluie également, mais cela ne veut pas dire plus d’eau disponible pour les cultures puisqu’il y aura, en parallèle, une forte augmentation de l’ETP (évapotranspiration potentielle, ndlr), provoquant une baisse du bilan hydrique.
L’ingénieure agronome rappelle également que le changement climatique aura des incidences sur les maladies des plantes. “Mais, encore une fois, c’est difficile à évaluer. Si l’augmentation des températures peut diminuer les maladies, de nouvelles pourraient faire leur apparition.” D’où l’importance d’imaginer plusieurs solutions d’adaptation : “Il y a plusieurs leviers de résilience comme la gestion de l’eau ou les sols.” Des hypothèses qui sont actuellement à l’étude.
H. G.
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