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Environ 5 000 hectares de betteraves vont devoir être détruits après avoir été traités avec le désherbant Marquis, de la société Adama. Deux lots contenaient, en effet, trois molécules non homologuées. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement) a tranché cette semaine : les betteraves sont déclarées impropres à la consommation. Les agriculteurs ont donc reçu l’obligation légale de retourner leurs champs.
“Il appartient à chacun, en fonction de sa situation particulière, de faire le choix entre les différentes modalités de destruction recommandées“, annonce l’ITB (institut technique de la betterave) dans une note spéciale. Selon eux, pour que la destruction soit la plus efficace, il faut qu’elle soit réalisée le plus rapidement possible.
Deux voies sont possibles : mécanique uniquement ou chimique puis mécanique.
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” Effectuer au préalable un effeuillage des betteraves (broyeur traditionnel ou effeuilleuse). Il est conseillé de détruire au maximum le collet par cette intervention. Commencer la destruction des racines en utilisant un outil animé.
Réaliser ensuite plusieurs passages, espacés de huit à dix jours, avec un outil à disques (des interventions croisées permettront d’améliorer l’efficacité). Pratiquer enfin, si possible, un labour“, conseille l’ITB.
Pour ceux qui choisissent cette méthode, l’ITB donne quelques conseils. “Un certain nombre de produits peuvent être utilisés, en toutes situations ,dans le respect de la réglementation (voir tableau).
Pour les autres produits dont les restrictions sont entrées en vigueur, le glyphosate ne peut pas être utilisé si un labour a été effectué avant la culture de la betterave (excepté les labours d’été ou de début d’automne en sols hydromorphes). Dans ces conditions, il convient de ne pas dépasser la dose annuelle de 1080 g de glyphosate par hectare. Le produit doit avoir l’usage ” destruction de culture “.
Après constat de l’efficacité du produit (15 jours minimum sont conseillés), réaliser une destruction mécanique de préférence avec un outil animé. Compléter la destruction avec plusieurs passages d’outil à disques. Labourer si nécessaire.“
A priori, les planteurs du Nord et du Pas-de-Calais ne seraient pas concernés par cette obligation. Pour autant, certains lots de Goltix duo, toujours de la société Adama, ont été également déclarés défectueux et ont été utilisés dans ces deux départements. Ils auraient été épandus sur environ 7 500 hectares en France. L’Anses a rendu son verdict concernant la dangerosité de ce produit : elle n’a pas détecté de résidus de DFF (molécule suspectée dangereuse), et n’a pas recommandé la destruction des betteraves concernées. L’affaire se poursuit, notamment sur le devenir de ces betteraves chez les industriels et les indemnisations.
Lucie Debuire