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Sur une exploitation légumière, il y a forcément du travail en équipe. L’enjeu est de rester efficace malgré un travail qui devient plus individuel. Là où, auparavant, on faisait par exemple une chaîne humaine pour charger un camion, il va falloir complètement réorganiser les choses pour garantir la sécurité des salariés.
En tant qu’employeur, nous devons mettre en place les moyens de protection adéquats pour que les chantiers de récolte se déroulent dans de bonnes conditions. À court terme, il y a notamment les campagnes de fraises et de choux-fleurs qui vont débuter.
Sous serre en fraise ou lors du repiquage en chou-fleur, les producteurs doivent déjà être en train de se creuser les méninges pour identifier les risques et adapter les chantiers en conséquence.
Nos problématiques ne sont pas simples, nos exploitations sont des petites entreprises. Nous espérons avoir très prochainement les moyens de s’équiper en matériel adapté, gants, masques et gel hydroalcoolique.
À l’image des soignants, nous devons aussi appeler nos salariés à être vigilants quand ils rentrent chez eux et à passer par la douche avant de rejoindre leurs proches.
Nous avons reçu un certain nombre d’éléments sur les bonnes pratiques et les gestes barrière à mettre en place de la part de Légumes de France (Fédération nationale des producteurs de légumes, ndlr).
Au niveau de la FDSEA du Pas-de-Calais, une réflexion est en cours pour effectuer une commande groupée de gel hydroalcoolique.
Aujourd’hui, je n’ai pas de retour sur des problématiques de ce genre. Dans la région, je pense notamment aux maraîchers autour de la métropole lilloise, dans les Weppes ou dans la plaine de la Lys, les producteurs ont leurs habitudes avec des salariés qui reviennent tous les ans pour participer aux récoltes.
Mis à part des problèmes de garde d’enfants ou de mobilité, il semble pour l’instant qu’ils sont nombreux à répondre présents.
Au niveau des filières légumes classiques types carottes, poireaux ou choux, l’écoulement de la production semble se faire sans trop de problèmes. C’est pour des productions plus spécifiques que la situation est difficile, comme en endives rouges ou en pissenlit.
Pour les maraîchers, nous avons eu une grosse frayeur sur la fermeture des marchés. C’est bien qu’il y ait eu une mobilisation pour les préserver, sous réserve bien sûr de respecter des règles d’hygiène strictes.
Propos recueillis par Virginie Charpenet