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« Ça patine, ça fait des ornières, ça bourre…» La récolte de pommes de terre dans le Nord et le Pas-de-Calais est laborieuse cette année 2019. Après la sècheresse en septembre puis l’humidité, les chantiers d’arrachages sont en retard.
« Les situations sont hétérogènes au sein du Nord et du Pas-de-Calais », précise François-Xavier Broutin, chargé de mission à l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre). Dans l’Artois, le Cambrésis, le Douaisis et le Valenciennois, entre 70 et 80 % des pommes de terre ont été récoltées. Par contre, dans les Flandres, le Ternois, les Weppes et plus généralement sur la côte, moins de 40 % ont été arrachés.
Mais l’UNPT se veut rassurante. « De plus en plus de variétés sont tardives, fait remarquer François-Xavier Broutin. Surtout pour les pommes de terre à destination des industries. Il est donc normal qu’elles ne soient pas encore arrachées. La situation est loin d’être catastrophique. » Pour le moment, l’UNPT ne note pas d’impacts sur la qualité des tubercules. Cependant, la météo doit rester clémente avec peu de pluies et des températures douces, afin d’éviter le gel.
Les chantiers d’arrachage se font, en tout cas, dans de bonnes conditions : la terre reste collée aux pommes de terre, ce qui permet d’éviter les chocs. Les températures moyennes sont propices à des conditions de stockage plutôt bonnes.
Une situation généralisée
Malgré ces paroles qui se veulent rassurantes, l’inquiétude gagne les producteurs. À l’échelle de la France, le retard est notable. « En pommes de terre de consommation, à la même date, ces quatre dernières années, 90 % de la récolte était réalisée, précise François-Xavier Broutin. Cette année, entre 75 et 80 % des pommes de terre sont arrachées. Les régions les plus en retard restent la Normandie et le Nord-Pas de Calais. Mais ce n’est pas illogique vu leur situation. »
Au niveau européen aussi, les chantiers patinent. En Belgique et aux Pays-Bas, les arrachages sont ralentis. Et en Angleterre, c’est pire, ils sont à l’arrêt à cause d’importantes précipitations. « Pour le moment, ce manque d’approvisionnement ne gêne pas les industriels, explique-t-il. Mais la situation se tend et on le remarque sur les marchés. Le prix de la pomme de terre libre est passé de 100 €/t il y a 15 jours à 125 €/t actuellement. » Quelques jours sans pluie sont annoncés la semaine prochaine, espérons que la patience des producteurs de pommes de terre sera récompensée.
Lucie Debuire