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Producteur d’asperges blanches et vertes, Éric Buisset vient tout juste d’effectuer une nouvelle embauche pour renforcer son équipe. Cinq personnes avaient entamé avec lui la cueillette à Pâques, pour les asperges blanches. La récolte des asperges vertes, elle, a démarré le 20 avril. Et ils sont déjà douze, entre 18 et 45 ans, à mettre les mains dans la terre.
“On a besoin de bras et je reçois des coups de fil toute la journée. Certaines personnes n’ont plus d’emploi à cause du Covid-19. Elles ne viennent pas toujours du milieu agricole. Mais 70 % de mon équipe est la même chaque année”, confie Eric Buisset. Le matin, c’est l’heure de la cueillette. Surtout pour les asperges vertes qui ont besoin d’une bonne hygrométrie pour ne pas dessécher comme fleur au soleil.
L’après-midi, place au conditionnement et à la vente. En ces temps de confinement, les clients font la queue dehors. “On démarre tout juste. Rien n’a changé pour nous, hormis les nouvelles mesures d’hygiène mises en place. Mes salariés portent des masques. On a mis du gel à disposition et des bandes au sol pour la distance de sécurité”, affirme-t-il.
Mises à part ces mesures, Éric Buisset ne ressent pas de grands changements liés au coronavirus. La vente directe continue : “Les gens n’ont rien à faire à part rester bloqués chez eux, donc le fait de sortir, ça leur fait du bien”, assure-t-il. Les producteurs ne sont pas à l’abris d’une offre inférieure à la demande ni d’une envolée des prix. Mais l’agriculteur ne semble pas inquiété par la conjoncture actuelle.
En plus des marchés de gros et des commandes qu’il reçoit grâce au réseau La Ruche qui dit Oui, Éric devrait bientôt travailler avec un drive. Objectif : fournir les collèges à la sortie du confinement : “C’est un projet de la Chambre de l’agriculture qui cherche à regrouper des producteurs. Même si le drive représente une petite part de mon chiffre d’affaires, je suis preneur”.
En revanche, l’avenir est plus incertain concernant les contrats avec les restaurateurs. “C’est plus compliqué car j’avais pas mal de restaurants comme clients… que je n’ai plus”, avoue-t-il.
Et pour la suite ? Le pic d’activité est attendu au mois de mai. “Je suis confiant. Sauf s’il fait froid. L’asperge est un vrai thermomètre, elle a besoin de chaleur. Il faut minimum 12 °C dans le sol pour que ça pousse“, explique-t-il. Cette année, sa surface de travail s’étend sur dix hectares de production.
L’agriculteur a prévu de planter sur trois autres hectares, pour 2022. Et pour cause, il faut attendre deux ans pour que la plante augmente ses réserves de “suc” afin de renforcer son système racinaire. “Pendant ce temps, on va l’alimenter pour qu’elle se maintienne et se développe”, explique Éric Buisset. Alors, coronavirus ou pas : silence, ça pousse.
Lauren Muyumba