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L’association est née il y a 30 ans de la volonté de quelques agriculteurs de remettre en place de la technicité, notamment autour de l’herbe, sur le territoire, puisque l’on sortait de 20 années où le schéma unique mis en avant était maïs / soja. Le développement s’était fait autour du maïs ensilage, on avait laissé de côté la gestion de l’herbe. Ces agriculteurs se sont fédérés, d’abord via les personnes morales représentant différents syndicats, centres de gestion, contrôle laitier…
Pour ma part, je suis arrivé à l’Adarth en tant que représentant des Jeunes agriculteurs l’année du démarrage de l’association. Après quelques années, nous avons constitué réellement un groupe d’agriculteurs en leurs noms propres. Nous avons voulu ensuite nous inscrire dans les groupes d’études et de développement agricole (Geda) du Nord-Pas de Calais portés par la chambre d’agriculture, d’où notre nom : Adarth, Geda de l’Avesnois. Nous comptons environ une centaine d’adhérents.
Du très technique au départ, nous avons eu besoin de davantage de spécialisation. Fourrages, transformation, approvisionnement local, agriculture biologique…
Aujourd’hui, on construit des formations et des actions techniques puis on fait intervenir les compétences de la chambre d’agriculture.
La fédération du départ se perpétue – trois membres du conseil d’administration étaient là dès l’origine – et notamment au moment des journées de l’herbe. Les membres de l’époque en sont toujours des partenaires.
Cette année, il s’agit de leur 13e édition. Elles ont commencé – pratiquement dès la naissance de l’Adarth – de façon un peu artisanale. Puis elles ont pris de l’ampleur avec 3 500 à 4 000 visiteurs. Ils sont majoritairement originaires des Hauts-de-France, mais on compte aussi quelques Ardennais et Belges. Les thématiques s’adaptent aux problématiques rencontrées par les agriculteurs.
Comment continuer à produire des fourrages de façon suffisante et de meilleure qualité face au changement climatique ? Comment appréhender la protection de la ressource en eau ? Comment relever le défi du renouvellement des générations et son corollaire : comment les agriculteurs ont-ils la capacité de trouver des salariés qui les aideront à faire tourner leur exploitation ?
Depuis 2020, on travaille sur la résilience des exploitations devant les aléas climatiques. On a mené un certain nombre d’essais, sur l’herbe notamment. Le sujet est très sensible pour les agriculteurs. Les changements climatiques remettent en cause la sécurité fourragère des exploitations.
Si l’association a pu démarrer et se poursuivre, c’est qu’elle a été soutenue par le Département du Nord, financeur historique, et travaille aussi en lien avec le parc naturel régional de l’Avesnois.
On constate à présent la montée en puissance des collectivités et de leur volonté d’agir sur l’agriculture. On est l’interface entre elles et les agriculteurs sur les enjeux de circuits courts, d’approvisionnement local, de la qualité des eaux, de l’érosion.
Propos Recueillis Par Louise Tesse
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