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Les sécheresses à répétition sont autant de freins au développement et au maintien des prairies dans les Hauts-de-France. Elles jouent pourtant « un rôle écologique fondamental, comme source de stockage de carbone ou réservoir de biodiversité ». Et elles « constituent la première ressource fourragère de l’exploitation d’élevage », note le conseil régional des Hauts-de-France.
« Un resemis de prairies peut coûter jusqu’à 150 €/ha, il est important pour nous de soutenir les agriculteurs pour les régénérer », explique Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’agriculture.
C’est dans cette optique que la Région a adopté le 19 novembre 2020 un dispositif pour aider les éleveurs à prendre en charge une partie du coût des semences, à hauteur de 40 à 50 %, avec un plafond à 2 500 €.
Pour 2020 et 2021, 250 000 € vont être débloqués. La chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France recevra 40 000 € pour le conseil qu’elle apportera aux agriculteurs.
Toutes les exploitations ayant une activité d’élevage sont éligibles à cette nouvelle aide. Les prairies permanentes sensibles sont néanmoins exclues et la régénération doit porter « sur une surface minimale de 10 hectares ».
Les travaux d’ensemencements doivent avoir lieu en « sur-semis » ou « resemis », avec un travail superficiel du sol quand cela est possible. La plantation de semences « annuelles » n’est pas éligible.
Le conseil régional a dressé une liste des essences éligibles (lire ci-dessous), pour constituer « un mélange dans les semis gage de pérennité et d’adaptation au changement climatique ».
Liste des espèces éligibles à l’aide de la Région
Graminées : ray-gras anglais, ray-gras hybride, ray-gras italien, fétuque élevée, fétuque des prés, fétuque rouge, pâturin des prés, dactyle, fléole, bromes.
Légumineuses : luzerne, lotier, trèfles, sainfoin.
Autres espèces : chicorée, plantain lancéolé*, autre espèce ne figurant pas dans la liste, y compris espèces fourragères : possible sur validation conjointe de la structure délivrant le conseil, de la chambre régionale d’agriculture et de la direction de l’agriculture de la Région Hauts-de-France.
* Espèces adaptées à des conditions plus sèches.
Pour assurer cette « résilience », l’exploitant devra se faire accompagner par la chambre d’agriculture. Ce conseil sera pris en charge à hauteur de 80 % par la Région.
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À titre exceptionnel, du fait de la sécheresse, la Région acceptera les demandes pour des travaux qui auront débuté à partir de juillet 2020.
Pour les resemis à venir, les dossiers complets seront à déposer via Galis, la plateforme de demandes d’aides en ligne du conseil régional. Une fois l’autorisation obtenue, l’éleveur aura deux ans pour réaliser son investissement.
Claire Duhar