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Jusqu’alors, on pensait que les chevaux reconnaissaient les humains par leur odeur, leur voix ou leur comportement. Une équipe de scientifiques de l’Inrae, du CNRS, de l’Université de Tours et de l’IFCE vient de démontrer qu’ils sont en réalité capables de nous reconnaître sur la seule base de la photographie de notre visage. Ils se souviendraient même de nos visages plusieurs mois après les avoir vus, assurent les scientifiques dans un communiqué publié à la mi-avril 2020.
“Nous voulions en savoir plus sur les capacités cognitives des équidés“, indique Léa Lansade, technicienne à l’IFCE. Onze chevaux ont participé à un test de reconnaissance faciale mis en place par les chercheurs.
“Ils ont été entraînés sur des écrans tactiles à l’unité expérimentale de l’Inrae Centre Val de Loire“, précise-t-elle. Les chevaux venaient d’eux-mêmes se positionner devant l’écran et lançaient le test en le touchant avec le bout du nez. À chaque nouvel essai, deux visages apparaissaient simultanément sur l’écran : le visage d’une personne connue et celui d’une personne inconnue. Ils devaient alors toucher le visage connu pour obtenir une récompense.
Les chevaux ont rapidement compris la règle du jeu. Les chercheurs leur ont ensuite présenté des visages de personnes rencontrées plus de six mois auparavant. “Ils les ont reconnus spontanément sans aucune difficulté, informe l’équipe de recherche. Cela démontre que les chevaux ont des capacités de reconnaissance faciale avancées.”
Ces connaissances sur les équidés mettent en évidence leurs compétences socio-cognitives sophistiquées. “Elles ont vocation à être prises en compte dans les pratiques quotidiennes avec ces animaux, souligne l’étude. Elles suscitent de nouvelles questions relatives aux relations entre les équidés et toutes les personnes en interaction avec eux, en particulier en élevage, les relations entre les éleveurs et leurs animaux.“
Sur le plan méthodologique, cette étude confirme aussi que les chevaux peuvent utiliser un écran contrôlé par ordinateur et sont également capables de comprendre la nature figurative des images bidimensionnelles, ce qui constitue en soi une aptitude intéressante. Ce type de tests avec des animaux devant un écran affichant des images de la vie réelle, voire des films – des expérimentations sont en cours –, semble un outil pertinent pour rechercher, à l’avenir, diverses autres compétences cognitives de cette espèce.
“Nous continuons à explorer les compétences cognitives des chevaux“, conclut Léa Lansade, en évoquant la mise en œuvre prochaine d’une étude complémentaire. L’autre meilleur ami de l’homme n’a pas fini de nous étonner.
Simon Playoult