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Entre les gouttes. Après le 15 août. La moisson 2021 est d’ores et déjà atypique. Les conditions météorologiques continuent de perturber les chantiers de récolte.
Les pluies intermittentes empêchent à la fois les grains de sécher correctement et le passage des moissonneuses-batteuses. Analyse de la situation dans le Nord et le Pas-de-Calais avec les organismes collecteurs.
Les agriculteurs l’attendaient avec impatience. Il a fait son apparition, pour une courte durée, les jours précédant le 15 août puis s’est fait très discret. Le soleil brille surtout par son absence depuis le début de l’été. Avec des conséquences sur la moisson du blé qui connaît un retard par rapport aux dernières années.
« En quelques jours, la campagne a franchi un grand pas mais n’est pas terminée du tout, indique Étienne Bracquart, directeur général de Vaesken. La récolte a bien avancé, en revanche, elle est ralentie par la météo. » « Les travaux sont lents car le temps est frais, les céréales ont du mal à sécher en journée et l’humidité remonte vite en soirée dans les tiges », complète Maximilien Carré, directeur du groupe Carré.
Résultat, si dans le Cambrésis et le Valenciennois, la moisson touche à sa fin ; il reste environ un tiers à battre sur le littoral et dans plusieurs secteurs du Pas-de-Calais, voire davantage dans l’Avesnois, selon les coopératives et négoces interrogés. « À ce jour (18 août, ndlr), 65 à 70 % de la collecte est réalisée, note Nicolas Foissey, directeur céréales d’Unéal. Les grains restent humides par manque de soleil et la belle avancée de la semaine dernière est obstruée. »
Les collecteurs régionaux sont unanimes sur la question des rendements. Ils sont hétérogènes, d’un arrondissement, voire d’un village à l’autre, et sont en deçà des attentes.
« Le potentiel était bien présent en juin puis les faibles températures et l’hygrométrie ont inversé la tendance, relate Pierre-Benoît Decool, chef de région La Flandre. C’est la déception. » Maximilien Carré confirme. « Les rendements sont décevants, peu importe la zone de production. Ce n’est pas la catastrophe mais personne n’est vraiment content. »
Aux dires des organisations professionnelles agricoles (OPA) du Nord et du Pas-de-Calais, le rendement moyen pour la récolte du blé devrait s’établir entre 75 à 85 quintaux (q) par hectare, un chiffre sous la moyenne décennale. Très loin de certains records enregistrés en 2020, avec des bennes à 130 q. Les poids spécifiques (PS) sont également faibles. L’éclaircie vient tout de même des taux de protéines qui sont jugés « corrects » et de l’envolée actuelle des cours des céréales.
En cette fin août, des interrogations subsistent quant à l’épilogue de la moisson. En toile de fond, adossée à la météo, la crainte de récolter du blé germé au fil du mois. « Il faut bien avancer malgré les conditions », affirme Maximilien Carré. « Nous savons que nous aurons des opérations importantes à mener sur le séchage et le travail du grain, conclut Nicolas Foissey. Ce sera l’un des enjeux de l’année pour la commercialisation. »
Simon Playoult