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La campagne betteravière bat son plein. Octobre et novembre sont les mois où l’on arrache le plus de champs de betteraves. Ensuite, les racines sont collectées et transportées jusqu’aux sucreries. Une ronde massive d’engins agricoles et de poids lourds qui occasionne de la boue sur les routes du Nord et du Pas-de-Calais. Les planteurs innovent pour procéder au nettoyage des chantiers et jouent la carte du collectif.
Il est du genre à balayer devant sa porte. Plus encore, devant ses silos de betteraves. Exploitant agricole près d’Arras (62), Guillaume Pavy cultive environ 160 ha sur la ferme familiale qu’il a repris. Des céréales, des légumes destinés à l’industrie, des pommes de terre, et surtout une trentaine d’hectares de betteraves chaque année. “La ferme est située dans une zone périurbaine, nous nous devons d’être réactifs sur le nettoyage des chantiers de récolte, assure l’agriculteur. C’est une responsabilité à ne pas négliger.” Ainsi, lorsqu’il y a de la boue sur la chaussée, il frotte le bitume.
Guillaume Pavy utilise une balayeuse, aussi appelée balai pousseur, qu’il fixe sur la fourche d’un télescopique ou d’un tracteur. “C’est simple et rapide d’utilisation, présente-t-il. Nous amenons la balayeuse à l’aide d’une petite remorque près de la parcelle concernée, nous l’attelons à l’avant d’un engin puis nous nettoyons la route en passant aux endroits sales. La terre est évacuée sur le bas-côté. Le procédé ne prend que quelques minutes.” Un moyen mécanique de sécuriser la voirie entre deux enlèvements de silos. Tout cela, sans retarder l’avancement des travaux des champs.
La balayeuse en question appartient à la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) Nord-Pas de Calais. Le syndicat betteravier a investi dans plusieurs matériels identiques (de marque Actisweep) et les met à disposition des agriculteurs. “Chacun de nos adhérents peut emprunter gratuitement les balayeuses durant la campagne d’arrachages, explique Jean-François Bariseau, directeur adjoint de la CGB Nord-Pas de Calais. Elles sont disponibles sur réservations et stockées dans des fermes du Calaisis, du Cambrésis et de l’Arrageois (chez Guillaume Pavy, ndlr).”
Au-delà du volet sécurité routière, le syndicat régional voit en cette initiative “un moyen d’améliorer l’image de l’agriculture“, dixit Jean-François Bariseau. “La population semble de plus en plus exigeante avec les nuisances liées à notre métier, comme le salissement des routes, remarque Guillaume Pavy. Il est difficile d’être irréprochable, mais nous devons essayer de l’être. Ce type de démarche montre que les agriculteurs font des efforts.” De petites attentions à poursuivre.
Simon Playoult
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