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Maillon essentiel des filières animales, le secteur des fabricants d’aliments a dû, lui aussi, s’adapter aux circonstances. Le point avec Gaël Peslerbe, président de Nutriarche (association qui regroupe les industriels du Grand nord et de l’Est) et directeur de Novial, à Noyelles-sur-Escaut (59).
Au départ, nous avons craint trois menaces qui auraient pu affecter la production ou la distribution : avoir des personnes malades dans nos usines, chez nos fournisseurs ou chez nos transporteurs. Au final, nous avons eu peu de personnes absentes et avons réussi à organiser le télétravail pour quasiment presque l’ensemble des services supports. Nos équipes ont eu un vrai sens des responsabilités et de l’engagement.
Du côté des éleveurs, à l’image des consommateurs avec les pâtes, certains ont cherché à stocker plus qu’à l’accoutumée. Mais cela n’a pas duré. Au final, on a réussi à organiser leur approvisionnement et à lisser les livraisons pour faire baisser la pression sur nos outils de production. Par ailleurs, les éleveurs ont compris les enjeux de sécurité sanitaire, notamment au moment des livraisons. Pour ce qui est du suivi et du conseil, 95 % des démarches ont été faites à distance. Nous ne nous sommes déplacés sur le terrain qu’en cas d’urgence.
Du fait du ralentissement de la production dans les usines de nos fournisseurs, producteurs d’éthanol ou amidonniers notamment, l’approvisionnement en coproduits est en tension.
Nous rencontrons aussi des problématiques sur le soja qui, dans notre région, provient principalement d’usines de trituration en Belgique. L’approvisionnement de nos usines est un combat quotidien !
En nutrition animale, les variations de prix s’expliquent notamment par celles enregistrées au niveau des coproduits qui entrent dans la composition des aliments. Les cours de ces derniers sont indexés sur le cours du blé actuellement à la hausse. Idem pour le cours du colza. La hausse des tarifs survenue au 1er avril s’explique donc en partie par la conjoncture sur les marchés céréaliers.
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En été, il y a toujours une baisse des achats d’aliments du fait de la mise à l’herbe. C’est pour septembre qu’il y a des inquiétudes, concernant nos clients et la question de la reprise de l’export. La situation va commencer à avoir des répercussions sur les prix payés aux éleveurs et donc sur leur santé financière. Néanmoins, les gens vont continuer à manger. Espérons que les nouvelles habitudes de consommation locale se pérennisent et profitent aux éleveurs de nos régions.
Propos recueillis Par Virginie Charpenet