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“En septembre, il est encore possible de semer et de produire des fourrages pour l’automne”

27-08-2020

Actualité

Culture

Comment combler, au moins en partie, le déficit fourrager ?L’interprofession des semences et plants met en avant différentes solutions.

Un beau résultat de production de chou après quelques semaines de développement. @ Gnis

Cet été 2020 a encore été marqué par la sécheresse. “Mais depuis mi-août, des températures plus clémentes et des pluies éparses ont permis aux prairies de redémarrer leur pousse, souligne le Gnis dans un communiqué du 27 août. Toutefois les plantes ont besoin de se reconstituer et supporteront mal un surpâturage.”

Profiter de la pluie et de la fraîcheur

Le Groupement national interprofessionnel des semences et plants conseille de solliciter les cultures dérobées fourragères qui peuvent être une solution pour reconstituer des fourrages. Une trentaine d’espèces sont utilisables.

En cette fin août, “certaines ne sont plus à préconiser car exigeantes en chaleur, souligne toutefois le Gnis. C’est le cas des sorghos, du moha, du millet. D’autres sont aussi à éviter car elles ne passeront pas l’hiver et si on veut en tirer parti au maximum, il faut les semer plus tôt. C’est le cas du trèfle d’Alexandrie, des pois de printemps et des vesces de printemps.”

Se poser les bonnes questions

Le Gnis met en avant ces différentes solutions : les ray-grass d’Italie, les brassicacées (colza fourrager, chou, radis fourrager, navet fourrager, la navette fourragère), les céréales, les pois et vesces d’hiver, le trèfle incarnat.

L’interprofession liste également les questions clés à se poser avant de semer :

  • Pour quel usage et où se situe la parcelle ?
  • Est-il envisageable de faire pâturer ?
  • Si oui, à quelle période : dès l’automne, en hiver (ovins), tôt au printemps ?
  • Si le pâturage n’est pas envisageable, comment récolter les plantes ?
  • De quel matériel dispose-t-on ?
  • Est-ce une récolte quotidienne (affourragement en vert) ou pour stockage (ensilage ou enrubannage) ?

“Attention, si l’on souhaite semer un mélange d’espèces pour qu’elles produisent en décalé, il faut additionner les doses de semis, rappelle le Gnis. Par contre, lorsque le choix se porte sur une production simultanée, le semis doit être au prorata de chacune des espèces.  “

Les solutions selon les attentes de l’éleveur

Voici les différents scénarii mis en avant par le Gnis, selon les attentes de chaque agriculteur :

  • pour faire pâturer avant l’hiver : les ray-grass d’Italie, l’avoine rude ;
  • un pâturage plus tard à l’automne et en hiver : chou, colza, navet, navette, seigle, les ray-grass d’Italie, l’avoine rude ;
  • pour faire pâturer tôt au printemps : les ray-grass d’Italie, le trèfle incarnat, les seigles, les pois et vesces d’hiver, les choux ;
  • une fauche avant l’hiver : les ray-grass d’Italie exclusivement alternatifs et de courte durée, l’avoine rude ;
  • en affourragement en vert avant l’hiver : les ray-grass d’Italie de préférence alternatifs, l’avoine rude, les colzas fourragers, les choux ;
  • pour faucher au printemps : les seigles, triticales, ray-grass d’Italie, pois et vesces d’hiver, trèfles incarnats.

Retrouvez notre article sur l’application que le Gnis a mise au point pour trouver LA plante qui comblera les attentes des agriculteurs en matière de fourrages.

Sursemer sa prairie

“À cette date, il est encore envisageable de réaliser des sursemis d’espèces rapides d’implantation”, poursuit le Gnis dans son communiqué. Et de citer : “le ray-grass anglais, mais aussi ray-grass d’Italie ou hybride. Même si ces deux espèces sont peu pérennes, elles peuvent convenir pour une situation d’urgence.”

Pour réussir le sursemis, il y a quelques étapes à respecter : “intervenir sur une végétation rase, ouvrir le sol avec un outil à disques ou à dents, loger la graine à 1 cm dans la terre franche (et pas dans la matière organique que l’on trouve en surface), rouler avec de préférence un rouleau cranté et surveiller la levée. “

Que l’on soit en cultures dérobées ou en sursemis, deux points sont essentiels, souligne enfin le Gnis : “la qualité de la semence et la qualité de l’implantation. Ces techniques dépendent de la disponibilité du matériel sur l’exploitation ou localement, ce qui permettra également limiter les coûts.”

Lucie Debuire

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