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Un chardonnay bientôt produit dans les Hauts-de-France

28-04-2020

Actualité

Culture

Le négoce agricole Ternoveo vient officiellement de lancer une filière viticole-vinicole dans la région. La première plantation est prévue début mai, pour des vendanges en 2022 et une première commercialisation en 2023.

chardonnay vin thewinemix0 de Pixabay
À terme, la région pourrait compter 200 hectares de vignes. © Pixabay

Imaginez: octobre 2023, vous entrez dans un restaurant de la région et commandez un chardonnay produit localement pour accompagner votre plat. Un vin made in Hauts-de-France. Ce n’est pas de la fiction, mais le projet très sérieux de Ternoveo (Advitam). Le négoce agricole a tenu une visioconférence mardi 28 avril 2020 pour présenter cette ambitieuse initiative. “Nous sommes toujours à la recherche de diversification et de débouchés pour nos clients”, a souligné Xavier Harlé, directeur général de Ternoveo.

Les premières plantations auront lieu dès la semaine prochaine, autour du 4 mai, selon les conditions météorologiques, près de la commune de Saint-Quentin (02). Puis du côté d’Hesdin et Arras pour le Pas-de-Calais. Les premières vendanges sont prévues en octobre 2022, pour une première commercialisation de 50 000 bouteilles en 2023.

Au total, 16 ha de vignes doivent être implantés dans les Hauts-de-France cette année. Dix agriculteurs du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme et de l’Aisne vont porter une nouvelle casquette, celle de viticulteur. À terme, l’objectif est de planter 200 hectares en cinq ans, avec quelque 100 agriculteurs. 

Xavier Harlé directeur Ternovéo capture d'écran
Xavier Harlé directeur de Ternoveo – capture d’écran de la visioconférence organisée mardi 28 avril 2020.

Choix du cépage… 

“Il y a eu beaucoup d’engouement de la part des agriculteurs”, témoignage Xavier Harlé. Les premières réunions pour évoquer le sujet, il y a plus d’un an, ont rassemblé entre 50 et 70 exploitants. “Puis, nous sommes allés voir les parcelles, et nous avons fait des analyses de sol qui nous ont confirmé que l’on pouvait faire du vin dans la région.” Ensuite, tout s’est enchaîné : formalités administratives, autorisation d’implanter des vignes, choix du cépage… “Nous avons choisi le chardonnay”, révèle le directeur. 

Pourquoi lancer une telle filière dans les Hauts-de-France ? “Chez Ternoveo, l’innovation fait partie de notre ADN, répond Xavier Harlé. De plus, le réchauffement climatique permet d’accéder à de nouvelles cultures (l’année dernière le négoce lançait déjà une filière pois chiche en région, ndlr).” 

Novices en la matière

“Nous sommes de futurs jeunes viticulteurs, on n’y connaît rien, alors on s’est entouré d’experts”, poursuit le directeur de Ternoveo. C’est ainsi les pépinières Guillaume, entreprise basée à Charcenne en Haute-Saône (70), qui se chargera de l’implantation des vignes et de l’accompagnement des producteurs. “Nous nous sommes aussi rapprochés du cabinet Vinelyss”, ajoute-t-il. 

Ce sera à chaque agriculteur, propriétaire de sa parcelle, de réaliser les investissements nécessaires : “Pour un hectare, on estime l’investissement entre 25 à 30 000 euros”, détaille Xavier Harlé. Le raisin devrait être acheté entre “1,20 et 1,50 le kilo, estime-t-il. Les récoltes de mauvaise qualité ne nous intéressent pas.” 

Entre 7 et 10 euros la bouteille

Pour la partie vinicole, c’est-à-dire non plus la culture mais la fabrication du vin, Ternoveo investit un million d’euros sur cinq ans. Une part importante sera consacrée à la création d’un chai (lieu où se déroule la vinification), pour lequel des bâtiments existants devraient être utilisés.

La bouteille sera commercialisée entre 7 et 10 euros, à travers le réseau Advitam, c’est-à-dire via les magasins Gamm Vert et Prise direct’, mais aussi les cavistes et restaurants de la région. 

Xavier Harlé le précise, la production de ce vin, estimée à un million de bouteilles à terme, sera “toute petite”. En France en effet, on compte plus de 835 000 ha de vignes. Les 200 ha de la région ne représenteront donc qu’une goutte d’eau dans la filière, ou plutôt une goutte de vin, mais une goutte locale. “L’objectif, répète le directeur, est de créer un vin de qualité 100 % Hauts-de-France pour les habitants des Hauts-de-France”.  

Laura Béheulière

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