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Près de 777 millions de tonnes (Mt), c’est la production mondiale de blé estimée par l’USDA, l’organisme américain de statistiques du secrétariat à l’Agriculture dans son dernier rapport publié le 12 août dernier. Un mois auparavant, ce même organisme annonçait encore une production de 792 Mt. De même, ce ne seraient plus 153 Mt d’orges qui seraient récoltées, mais 149 Mt.
Au total, près de 20 Mt de blé et d’orges seraient produites en moins par rapport à l’estimation du mois de juillet dernier. Cette nouvelle a provoqué un vent de panique sur les places de marché. À Rouen, le prix du blé a franchi le seuil de 250 € la tonne.
Pourtant la nouvelle production mondiale de blé est quasiment identique à la récolte 2020. Mais c’est la consommation croît inexorablement (+16 Mt sur un an en 2021) qui vient chambouler les marchés. Ainsi, la production mondiale de blé serait déficitaire pour la seconde année consécutive.
En conséquence, les stocks mondiaux de la céréale se replieraient de 11,5 Mt d’ici la fin du mois de juin 2022, après avoir diminué de 9 Mt la campagne précédente. Et ce nouveau recul serait essentiellement supporté par les huit pays exportateurs majeurs de la planète.
Par ailleurs, malgré des prix élevés, les pays importateurs de blé ne projettent pas de réduire leurs achats (199 Mt). Mais pour faire leurs emplettes, ces pays privilégieront la proximité car le prix du fret renchérit considérablement les montants des grains importés.
La survenance de plusieurs facteurs climatiques explique également l’emballement des prix du blé. Les épisodes caniculaires en Russie, à l’ouest du Canada et aux Etats-Unis ont généré d’importants dégâts tandis qu’en Europe du nord, les précipitations importantes dégradaient la qualité des céréales arrivées à maturité.
Dans le bassin de la Mer Noire, seule l’Ukraine affiche un bilan de campagne 2021-2022 d’ores et déjà très positif. Le pays produirait 33 Mt (+ 8Mt sur un an) et en exporterait 23,5 Mt (+6,75 Mt sur un an). À contrario, d’ici la fin de la campagne actuelle, le Canada ne vendrait que 17 Mt de blé à des pays tiers. Aux Etats- Unis, la production de blé est dorénavant estimée en repli de 3,7 Mt sur un an.
Dans ce contexte, l’Union européenne, et la France en particulier, ne rencontreront aucune difficulté pour exporter leurs céréales. Sur les 138,6 Mt de blé produites par les vingt-sept pays membres, 35 Mt seront vendues hors de l’UE. «Face à la situation hétérogène observée en matière de qualité sur le continent européen, l’Algérie revoit ses niveaux d’exigences », rapporte Agritel, l’organisme spécialisé dans la gestion des risques des marchés.
ActuAgri