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Après l’anticyclone britannique amenant les froids vents d’est en mai, la situation s’est normalisée vers la mi-juin, apportant un équilibre météorologique plus conforme à nos latitudes. En conséquence, les Hauts-de-France ont enregistré un mois de juin très chaud et ensoleillé. Il se classe comme le deuxième mois de juin le plus chaud de toute la France depuis 1900, avec une température moyenne supérieure de 2,6 °C à la normale.
Cette place sur le podium ne traduit pas des records absolus de chaleur puisque le thermomètre a atteint 33 degrés au maximum le week-end des 24 et 25 juin, en dessous des records établis à 35 degrés à la même période. Par contre, c’est le nombre de jours de chaleur cumulée qui entre en jeu : on parle de chaleur quand on dépasse les 25 degrés à l’ombre, schéma qui s’est reproduit 16 à 18 fois dans le mois selon les endroits de la région.
Outre les températures élevées, les Hauts-de-France ont bénéficié d’un ensoleillement quasi exceptionnel. De nombreuses journées ont été marquées par un ciel clair et un soleil brillant. Les relevés de Valenciennes et Lille indiquent que le mois de juin 2023 a été particulièrement ensoleillé pour ces villes avec des excédents d’ensoleillement de 44,7 % et 58,7 % respectivement par rapport à la normale. Ces valeurs démontrent l’anomalie de cette séquence, qui a été marquée par un nombre d’heures de soleil largement supérieur à la moyenne habituelle pour cette période de l’année.
Autre statistique : ce mois de juin a été le plus orageux depuis 1989, orages liés aux fortes chaleurs. En termes de précipitations, tous les postes météo des Hauts-de-France ont toutefois connu un déficit de pluie par rapport à la normale. Lille a connu le déficit le plus important, avec une baisse de près de 70 % par rapport à la normale. Cambrai et Saint-Hilaire ont suivi avec des déficits respectifs de 50,7 % et 49,8 %. Le Touquet, Boulogne et Valenciennes ont également enregistré des déficits significatifs, respectivement, de 44,9 %, 26,0 % et 25,4 %. Dunkerque a été la ville avec le déficit le moins marqué, mais a tout de même enregistré une diminution de 16,9 % par rapport à la normale.
Ce manque d’eau accentue les phénomènes de sécheresse que la région connaît depuis plusieurs mois, les fortes précipitations sur un temps court et sur des sols très secs n’ayant pas le temps de s’infiltrer. Tout juste de remplir les réservoirs et autres bassins dédiés, ce qui repose l’enjeu de la récupération des eaux pluviales. Localement, des inondations liées à ces épisodes orageux ont touché l’ouest de la métropole lilloise, comme à Pérenchies ou à Comines, et des averses de grêle ont été observées, ne faisant vraisemblablement pas de dégâts.
Un phénomène inhabituel mais finalement moins spectaculaire qu’il n’y paraît a atteint la région, comme le reste du pays : les fumées des incendies du Canada. Après avoir été bloquées un temps au-dessus de l’Atlantique, elles ont fini par atteindre l’Europe de l’ouest.
Rien de méchant pour la qualité de l’air en raison de leur haute altitude et rien de spectaculaire pour Patrick Marlière : ces fumées, comme le sable qui nous vient parfois du Sahara, ne sont que la matérialisation de l’air qui circule autour du globe.
Propos recueillis par Justine Demade Pellorce
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