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« Je ne sais pourquoi elle allait danser, à Saint-Jean, aux musettes… » Ah les bals musettes ! S’ils ont été le lieu de rencontre de bon nombre de jeunes gens il y a plusieurs dizaines d’années, ils se font aujourd’hui de plus en plus rares… En revanche, les jeunes gens de l’époque, eux, sont restés et ont aujourd’hui entre 60 ans et l’éternité. Pendant le mois d’août, Terres et Territoires vous propose grâce à des podcasts de vous immerger dans ces rendez-vous hebdomadaires.
Depuis presque 50 ans, le groupe Jerzy Mak anime ce type de festivité. Des bals, il est passé aux thés dansants, lui aussi prenant de l’âge en même temps que les danseurs qu’il accompagne.
À sa tête Jerzy Maciak, 79 ans, musicien depuis toujours. Il est accompagné pour le thé dansant de l’AG2R du Boulonnais par Yves à l’accordéon, 65 ans, membre du groupe depuis 43 ans ; Philippe aux claviers, 64 ans, membre du groupe depuis plus de 30 ans ; et de Graziella au chant, 57 ans, présente dans le groupe depuis 20 ans.
Mais ici, tout le monde ne se fait pas appeler par son prénom. Ainsi, Jerzy devient Yurek : « Je suis d’origine polonaise et le diminutif de mon prénom c’est Yurek. Comme on appellerait un Pierre, Pierrot. » Yves, quant à lui, devient Bolec : « C’est parce que je suis à l’accordéon. Traditionnellement on appelle les accordéonistes Bolec et on leur dit “Jasda (à prononcer Yasda, ndlr) Bolec !” »
Au-delà des surnoms, la tradition est partout avec Jerzy Mak. D’abord il y a les costumes assortis, mais il y a surtout le répertoire : « On a des malles entières de partitions », rigole le groupe. « Évidemment, on ne peut pas tout répéter, on joue en lisant en direct. Avant le thé dansant, on a établi une liste de danses / musiques et on se lance. Par exemple, on va jouer trois valses, puis deux paso doble, puis trois rocks… On ajoute aussi des chansons plus récentes, de la variété actuelle », détaille Jerzy Maciak.
À écouter aussi : Podcast : Immersion dans un thé dansant (1/4)
Les danses, elles aussi, évoluent avec un engouement particulier pour les danses en ligne. « Parfois, c’est même un peu trop… Ça gêne les autres danseurs qui veulent danser en couple ! », indique Bolec (alias Yves pour rappel). Mais dans l’ensemble, « ça danse beaucoup ! Nous, on se nourrit de ça. Quand les gens dansent avec entrain, ça nous encourage, ça nous stimule », ajoute Graziella. « Les danseurs viennent même souvent nous demander des musiques, qu’on ajoute dans le programme », abonde Philippe.
Mais face à la réduction des budgets associatifs, le groupe Jerzy Mak s’interroge : pendant encore combien de temps jouera-t-il dans les thés dansants ? « On ira jusqu’au bout et si ça doit s’arrêter cela s’arrêtera. Mais on pense aux jeunes orchestres. Ça va devenir de plus en plus compliqué de trouver du travail si ce genre d’événements disparaît », prédit le groupe.
En attendant, et dans la bonne humeur, il est 14 h, l’heure d’allumer les amplis, les enceintes et de lancer les festivités !
© Eglantine Puel