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« Je ne sais pourquoi elle allait danser, à Saint-Jean, aux musettes… » Ah les bals musettes ! S’ils ont été le lieu de rencontre de bon nombre de jeunes gens il y a plusieurs dizaines d’années, ils se font aujourd’hui de plus en plus rares… En revanche, les jeunes gens de l’époque, eux, sont restés et ont aujourd’hui entre 60 ans et l’éternité. C’est pour eux que Colette Carré, 77 ans, organise depuis 13 ans, en tant que présidente de la sociétale AG2R du Boulonnais, des thés dansants tous les dimanches (ou presque).
Pendant le mois d’août, Terres et Territoires vous propose grâce à des podcasts de vous immerger dans ces rendez-vous hebdomadaires.
Mais pour permettre cette régularité, il faut une sacrée organisation : « Nous avons un garage dans lequel nous stockons des boissons, de la nourriture, des chaises… Il faut arriver le dimanche matin dès 8 h pour installer les tables, mettre les boissons au frais, etc. Plus tôt dans la semaine, il a fallu commander les tartes, qu’on récupère le dimanche… », liste Colette Carré.
Et comme si ça ne suffisait pas, l’AG2R du Boulonnais organise non seulement des thés dansants mais aussi des concours de belote et des cours de gym deux fois par mois, des repas dansants délocalisés et des cours de sophrologie une fois par mois. « On organise aussi des voyages plusieurs fois dans l’année », complète Sandrine Vollant, 56 ans, en charge de l’informatique et des réseaux sociaux de la sociétale.
S’ajoutent donc aux allers-retours avec le garage, les allers-retours à la banque pour déposer l’argent récolté lors des thés et repas dansants, ceux avec les interlocuteurs pour les voyages, les rendez-vous avec les groupes de musique…
Bref, un engagement à plein temps que Colette Carré réalise principalement pour ses adhérents.
Et pourquoi viennent-ils alors « aux musettes » ? Essentiellement pour danser et faire des rencontres. « Pour certains de nos adhérents, le thé dansant est LA sortie de la semaine. Autrement, ils resteraient dans leur canapé », explique Colette Carré. « Quand on ouvre la piste à 14 h, certains y sont jusqu’à 19 h non-stop, s’amuse Sandrine Vollant. Ce qui est bien avec les thés dansant, c’est que c’est à la fois une activité physique et une activité cérébrale. Et puis, ils retrouvent leurs amis, ils discutent… »
Problème, comme tout le monde associatif, la sociétale AG2R du Boulonnais dépend beaucoup des subventions. « On en avait une régionale qu’on a perdue. Et celle que nous recevons de Paris (comprenez du siège de l’AG2R, ndlr) a été divisée par deux », détaille Colette Carré. « Sans subvention, on peut tenir un an, deux ans peut-être mais pas plus », se désole Sandrine Vollant.
Et si demain cela devait s’arrêter ? « Eh bien tout cela s’arrêtera. Mais ce qui fera mal au cœur c’est pour toutes ces personnes pour qui ces rendez-vous sont essentiels, toutes ces personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens et qui ne peuvent pas partir en voyage autrement qu’avec nous… », déplore Colette Carré. Une chose est sûre pour les deux femmes, elles n’arrêteront « que si on y est forcées ».
Eglantine Puel