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« Vous pourrez dire : j’y étais », a lancé en forme de boutade Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, à propos du grand rendez-vous sur la souveraineté alimentaire qui se tiendra le 18 mai. Cet événement, qui constituera le point d’orgue de la Semaine de l’agriculture française (du 13 au 24 mai), rassemblera autour de deux tables rondes un plateau bien étoffé.
Le thème de la souveraineté alimentaire y sera débattu sous toutes ses formes : quantité, qualité, importations, exportations, changement climatique, règlementations française et européenne, labels, renouvellement des générations, etc.
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Les organisations agricoles attendent beaucoup de cet événement qui « devra construire une feuille de route pour les agriculteurs français à l’horizon de 25-30 ans (…) un horizon sur lequel ils puissent se projeter », a indiqué Samuel Vandaele, le président JA.
« C’est un enjeu capital », a renchéri Pascal Cormery, président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA) qui a détaillé les secteurs agricoles nationaux fragilisés par les importations : viande bovine, volailles, fruits et légumes, etc. « Nos vergers ont reculé de 40 % depuis 20 ans et le nombre d’arboriculteurs a chuté de 30 % entre 2010 et 2016, laissant la place aux Belges, Italiens, Néerlandais et Polonais », a-t-il dit.
D’une manière générale, le solde de la balance commerciale française avec l’Union européenne est égale à zéro après avoir été excédentaire de six milliards d’euros en 2009. « La France pourrait être importatrice nette en 2023. Si l’on ne fait rien, notre souveraineté est en danger », a prévenu Christiane Lambert.
Le programme du grand rendez-vous
Après un mot d’accueil de Pascal Cormery (CNMCCA) et de Jean-Luc Poulain (Ceneca), le grand rendez-vous sera ouvert par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Une première table ronde sera consacrée au thème : « Souveraineté alimentaire : avons-nous encore le choix ? », avec le Commissaire européen Thierry Breton ; le Haut-Commissaire au plan François Bayrou ; la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher ; le directeur du Club Demeter Sébastien Abis et le président de la Coopération agricole Dominique Chargé.
La seconde table ronde posera la question : « Comment réussir le défi de la souveraineté alimentaire ? » en présence de Sébastien Windsor (APCA), Samuel Vandaele (JA), Pascal Canfin (député européen) et Valérie Pécresse (présidente de la région Ile-de-France).
Une troisième séquence « Regards croisés » entre Christiane Lambert (CAF-FNSEA) et le directeur délégué des Échos, Dominique Seux, précédera l’intervention du président de la République, Emmanuel Macron qui répondra aux questions des agriculteurs.
L’inscription à ce grand rendez-vous est libre et gratuite, à l’adresse suivante www.pourunesouverainetealimentaire.fr
Ce rendez-vous du 18 mai doit donc s’inscrire dans « un objectif de reconquête », a assuré la présidente de la FNSEA qui appelle au « rebond » de l’agriculture française et européenne. Car réfléchir sur la souveraineté, c’est aussi déterminer des enjeux en termes d’emplois, de territoires et de renouvellement des générations, en appui des plans de relance français et européen. « La souveraineté alimentaire s’apprécie de la fourche à la fourchette, de l’amont à l’aval », a indiqué Dominique Chargé, président de La Coopération agricole.
Nul doute que la future loi alimentaire, issue de la proposition de loi du député Grégory Besson-Moreau (LREM, Aube) sera abordée lors des débats. Mais « on n’attend pas des effets d’annonce (…) Il faut d’ailleurs s’en méfier », a souligné Sébastien Windsor, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA). Comme Dominique Chargé, il souhaiterait plutôt « mettre un peu plus de cohérence dans les politiques publiques et faire en sorte que si l’on interdit les œufs issus de poules en cage en France, on n’en importe pas d’ailleurs ».
Le consommateur qui a été transformé en « promovore », selon la formule de Christiane Lambert, sera aussi au cœur des débats et il faudra lui faire comprendre que « plus vert, c’est plus cher », a conclu la présidente de la FNSEA.
Actuagri