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En cet automne frisquet, Florine Bailleul passe son temps à naviguer entre la ville et la campagne. À Lozinghem (62), petit village du Béthunois où se situe la ferme de sa famille, elle participe quelques jours par semaine au tri des pommes de terre récoltées par son père. À Lille (59), la jeune autoentrepreneuse s’active dans son atelier pour modeler des bougies de mille et une couleurs à l’approche des fêtes de fin d’année. Un planning chargé mais diversifié dans lequel cette « manuelle et créative », comme elle se décrit, s’épanouit.
Il n’est plus rare de voir des étudiants, qui, après avoir effectué un long parcours scolaire, changent radicalement de trajectoire une fois leurs diplômes en poche. Une envie de « revenir à la terre, à l’artisanat, aux sources ». C’est le cas de Florine Bailleul. Après l’obtention d’un Master en communication et quelques expériences en entreprise, dans l’univers de la grande distribution notamment, elle décide d’opérer un virage à 90 degrés. Le déclic ? Une « prise de conscience ».
Quatre mois de réflexion lui suffisent pour se convaincre à quitter son emploi, en décembre 2018. Sa société « Florine est Micheline » naît en mai 2019. « Florine, c’est mon côté studieux et inventif. Micheline, mon côté fun et décalé. Deux facettes de ma personnalité qui me sont très utiles pour imaginer mes produits ! » Comme Donna Troy se transformant en Wonder Girl, Florine est capable de trier les patates et de devenir Micheline pour couler quelques bougies dans une seule et même journée.
Au printemps dernier, Florine est Micheline souffle donc ses premières bougies végétales. D’abord avec de la cire d’abeille puis rapidement avec de la cire de colza. « Il faut faire chauffer la matière dans un appareil puis la travailler dans des moules, explique Florine Bailleul. J’insère ensuite une mèche, en bois ou en coton, avant d’incorporer des végétaux en fonction du modèle que je souhaite obtenir. » Les fleurs, pommes de pin ou autres pavots se retrouvent alors pris dans la bougie. Effet visuel garanti.
« Je m’inspire des saisons, poursuit la Nordiste. En ce moment, j’utilise pas mal de feuilles que je glane lors de balades à la campagne ou en forêt. Il y a tellement de végétaux disponibles dans notre région que je peux facilement réinventer des formules. » Chaque série de bougies porte un prénom. « De proche, d’amis ou de connaissances », précise Florine Bailleul. De quoi déclarer sa flamme à Ninon, Adèle et Léonie ou tenir la chandelle avec Rosy, Sandrine et Éva.
Les bougies « made in Nord-Pas de Calais » peuvent être commandées sur une plateforme web. Elles sont par ailleurs exposées dans des magasins de dépôt-vente. Florine Bailleul participe aussi à des évènements ponctuels (marchés de créateurs, salons…). Cinq marchés de Noël sont déjà cochés dans son agenda pour décembre. « Cette période est un gros test pour moi. Je croise les doigts ! » Pour entretenir la flamme et vivre un jour de sa passion, la fondatrice de Florine est Micheline s’active pour se faire des contacts dans le milieu artistique.
Elle a rejoint l’association Le Poulpe, qui regroupe plusieurs créateurs lillois. Cette démarche lui a permis de dégoter un local au cœur de la capitale des Flandres. L’inauguration de sa petite remise, méticuleusement aménagée, a eu lieu le 30 octobre 2019. Florine Bailleul vient également d’apprendre son intégration à la Bobine, futur magasin de créateurs régionaux situé à Roubaix, qui devrait ouvrir ses portes début 2020. Histoire de faire fondre un plus large public.
Simon Playoult