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Jean-François Lemaire est directeur assurance chez Groupama Nord-Est. La moisson est un temps fort, qui mobilise les quelque 400 collaborateurs des 37 agences du Nord-Pas de Calais l’été, mais aussi toute l’année.
C’est beaucoup de communication vis-à-vis de nos sociétaires, notamment des conseils de prévention. Évidemment, la première règle est d’avoir un matériel au départ de la moisson qui a été révisé. Il faut aussi bien le vérifier quotidiennement (voir aussi notre infographie ci-contre), avoir un ou plusieurs extincteurs sur les matériels, voire idéalement une tonne à eau, vérifier les courroies et s’assurer que tout fonctionne bien, avoir un téléphone chargé, le soir, ne pas stocker le matériel dans un bâtiment mais l’isoler et enclencher le coupe-circuit…
C’est une période plus à risque que d’autres car il y a plus de machines aux champs, parce qu’il fait chaud, et parce que les sinistres sont potentiellement significatifs. Depuis le début de la moisson, pour Groupama Nord-Est (Nord, Pas-de-Calais, Marne, Ardennes, Aube, ndlr), j’ai sur mon bureau cinq dossiers incendies importants, je ne compte pas les petits : quatre ensembles complets, tracteur et attelage, qui ont brûlé, c’est à chaque fois entre 120 et 160 000 euros. Et une moissonneuse-batteuse complètement détruite, pour au moins 150 000 euros. Ça fait des coûts importants, mais ça fait surtout des problèmes pour nos sociétaires qui n’ont plus leurs matériels pour finir leurs travaux aux champs et qui ne vont peut-être pas en retrouver facilement.
« On insiste sur la prévention pour que l’agriculteur puisse faire ses moissons dans de bonnes conditions. »
JEAN-FRANÇOIS LEMAIRE, DIRECTEUR ASSURANCE GROUPAMA NORD-EST
En tant qu’assureur, on intervient bien en amont de la moisson pour correctement couvrir le matériel, mais aussi pour gérer les plannings pour que les équipes soient présentes pour répondre aux besoins. En cas de sinistre, notre rôle est d’accompagner l’assuré dans la recherche de solutions, de l’indemniser aussi rapidement que possible, de mandater un expert quand nécessaire. Quand le matériel est détruit, ça prend plus de temps que pour une panne. Mais on est dépendant des capacités des concessionnaires à réparer rapidement.
L’été, notre réseau commercial passe dans les campagnes et va à la rencontre des sociétaires pour s’assurer que tout va bien, et redonner des conseils. On insiste sur la prévention pour que l’agriculteur puisse faire ses moissons dans de bonnes conditions. On a redonné des conseils aussi sur le stockage du foin, sur la nécessité qu’il soit à moins de 20 % de taux d’humidité. On fournit aussi un kit de sonde à fourrage qu’on intègre dans la botte de foin. Si jamais il y a un départ d’échauffement, la sonde va le capter bien en amont de l’autocombustion et va envoyer l’alerte pour éviter l’incendie du stock et du bâtiment. Pendant les moissons et avec les enfants qui donnent un coup de main, on a aussi beaucoup de questions sur qui peut conduire le matériel.
On redonne des informations sur les règles de circulation et les précautions à prendre avec le matériel pour éviter les accidents. Il faut être certain d’être en conformité avec la réglementation sur laquelle il y a encore une méconnaissance. Je conseille aussi aux agriculteurs de vérifier que leur capital garanti sur les stocks correspond bien à la valeur de marché actuel.
Propos recueillis par Claire DUHAR