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Nous les avions contactés avant les mesures de confinement. Leur activité est aujourd’hui, bien entendu, chamboulée. Avant cet épisode de crise, l’entreprise Gecco avait lancé la construction d’une nouvelle unité de production à Avelin (59).
Son objectif : valoriser 1200 tonnes d’huiles de friture en biodiesel, soit 1,2 million de litres par an en 2022. C’est le cheval de bataille du cofondateur de l’entreprise, Michel Millares : “Dès la création de Gecco en 2007, il y avait la volonté d’utiliser les ressources de notre territoire. Nous collectons l’huile et la transformons pour la revendre sur le marché des biocarburants dans les Hauts-de-France.“
Le biodiesel sert ensuite à alimenter les transports de service public des collectivités : véhicules de la mairie de Lille (59), bennes à ordures ménagères des communes de l’agglomération de Béthune-Bruay-Artois-Lys Romane (62), véhicules de voirie de la mairie de Charleville-Mézières (08)…
“Les biocarburants ont été critiqués à cause de l’exploitation des terres agricoles”, explique le directeur général, écologiste convaincu. En effet, la première génération de biocarburants réalisée à partir d’huile de colza ou de palme utilise la plante elle-même.
Michel Millares a choisi un autre créneau : s’attaquer aux déchets de la restauration plutôt qu’aux champs. Son moteur ? Limiter l’impact environnemental. Le directeur estime que le biodiesel permet “de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 95 % par rapport au gasoil et de réduire la quantité de particules fines de 65 %”.
La plus grosse part de marché concerne l’huile de friture, résidu local par excellence : “Notre région est la terre de la frite“, rappelle le président et directeur général. Pour effectuer la transformation en biocarburant, l’équipe récupère les huiles dans les restaurants et les déchetteries.
“Ce que les gens ignorent souvent, c’est qu’ils peuvent emmener leur huile de friture en déchetterie. La plupart les jettent dans l’évier ou dans les WC”, souligne-t-il. Cette année, l’entreprise va développer la mise en place de points d’apport volontaire sur les parkings des supermarchés et dans des commerces partenaires. Ainsi, les particuliers pourront apporter leurs bouteilles d’huile usagées, plutôt que de les jeter.
Depuis 2017, Gecco a diversifié son activité avec la collecte des résidus alimentaires des restaurants et des cantines scolaires. L’entreprise est d’ailleurs partenaire de Sublimeurs, un site qui répertorie les bonnes adresses de restauration “responsable” dans la métropole lilloise.
Les biodéchets proviennent des restes d’assiette (fermentescibles) et du marc de café. Ils sont envoyés vers deux filières : le compostage et la méthanisation.
Pour poursuivre toutes ces activité, la mise en service de la nouvelle unité de Gecco devrait avoir lieu au cours du premier semestre 2020. Une date qui reste à confirmée en raison du contexte actuel de pandémie et de confinement.
Lauren Muyumba